Au dernier jour des manifestations du collectif ‘’Sauvons le Togo’’ (Cst) et de la coalition ‘’Arc en ciel’’, le jeudi 27 septembre 2012, le président national de l’Alliance nationale pour le changement (Anc), Jean Pierre Fabre, a accordé une interview à la presse aux environs de 18h45.
Au cours de cet entretien, il est revenu sur la nouvelle stratégie de l’opposition vis-à-vis de la communauté internationale et sur l’organisation des prochaines élections législatives.

 
pa-lunion.com : Après 3 jours de manifestations, quels sentiments vous animent en ce moment ?
 

Jean Pierre Fabre :
Un sentiment de grande satisfaction. Pour nous, c’est un bilan largement positif, malgré la modification de l’itinéraire et du point de chute prévu. Nous avons réussi à mobiliser cette grande foule, parce que ces modifications auraient pu constituer des éléments d’intimidations. Mais, les populations ont compris et nous ont suivi. C’est réellement la traduction d’une grande volonté de changement. Et, surtout la traduction de la volonté du départ de Faure Gnassingbé, de la volonté de la population de faire partir Faure Gnassingbé. Parce que quand on en parle, je crois que des fois ça attire des sourires. Mais, il est légitime de réclamer le départ de Faure Gnassingbé.
 
La première raison, c’est que Faure Gnassingbé n’a jamais été élu, vous savez que le Frac n’a jamais reconnu sa victoire. Donc, nous sommes fondés à demander son départ.
 
Ensuite, le pays se dégrade à vue d’œil. Ces gens qui ont confisqué le pouvoir sont incapables de le gérer. Donc, il est aujourd’hui, urgent, d’œuvrer à leur départ.
 
C’est ce que nous nous constatons par le succès de la manifestation que nous avons organisé sur trois jours. Et, aujourd’hui, le troisième jour, il est plus de dix huit heures (18 heures), mais les gens sont toujours là.
 
Malgré vos manifestations, le gouvernement a enclenché le processus électoral qui va déboucher sur les élections législatives. Que pensez-vous ?
 
Vous savez, le régime peut continuer de rêver. Moi je vous dis que nous allons empêcher ce régime d’organiser les élections. Si ces élections ne nous paraissent pas transparentes -nous avons l’impression que les élections ne seront pas transparentes- ce qui est le cas aujourd’hui, nous allons empêcher le régime d’organiser les élections et nous allons voir ce qui va se passer.
 
Vous disposez des moyens pour le faire ? Parce que l’Union européenne et le Pnud veulent accompagner le Togo.
 
L’union européenne, je ne sais pas que l’Union européenne fait partie de la population togolaise. Je ne sais que pas que la communauté internationale fait partie de la population togolaise. Il revient aux Togolais de dire si oui ou non les conditions dans lesquelles ses élections sont préparées leurs conviennent. Evidemment, tout ce que nous entendons depuis un moment, c’est que ces conditions ne conviennent pas aux populations togolaises. C’est ce qui, pour nous, est important.
 
Vous savez, c’est l’erreur que nous avons toujours commise, de nous préoccuper de ce que pensent les autres, de nous préoccuper de ce que veulent les autres. Non ! Et ça, c’est la nouveauté aujourd’hui dans la lutte que nous menons. Vous allez voir que nous prenons les positions contre les conseils ou recommandations de certains membres de la communauté internationale. Parce que, nous estimons que ces conseils et recommandations ne nous conviennent pas. Et je vous dis que c’est la nouveauté aujourd’hui.
 
Quelle sera la prochaine étape ?
 
Vous êtes trop pressés, vous verrez ça. Parce que je vous connais ; quand vous avez fait ça, qu’est ce que vous allez faire ? Attendez de voir ce que nous allons faire.
 
Vous réclamez le départ de Faure Gnassingbé, est ce que ce n’est pas trop tôt ?
 
Je vais vous répondre comme j’ai répondu à votre ami. Chaque réponse viendra à son temps. Nous disons Faure doit partir. Un, il n’a jamais gagné des élections, deux il crée une situation dans le pays, qui est une situation de tension. Il est incapable de gérer un pouvoir. Vous avez vu tout ce qui se passe dans le pays depuis deux semaines, vous avez vu ce qui s’est passé dans le pays le 15 septembre dernier à Doumasséssé. Tout ce que raconte la communauté internationale, c’est son problème. Quand Faure est arrivé au pouvoir, qu’est ce qu’ils ont dit ? Qu’il n’était pas comme son père. Il est comme son père et peut être pire que son père.
 
Merci Monsieur Jean Pierre Fabre.
 
pa-lunion
 

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