Toutes les acrobaties qu’organisent Faure et sa famille eRPéTique au sujet de la prétendue dissolution du RPT vise vraisemblablement à détourner l’attention des Togolais sur leur préoccupation principale.
Pendant qu’on invoque des raisons farfelues pour justifier le report de la forfaiture sur fond d’escroquerie politique, on fait croire que certains barons nostalgiques dresseraient des obstacles à l’initiative de Faure. Mais le Chef de l’Etat, qui apparemment se ment à lui-même en croyant duper les Togolais, est en parfaite symbiose avec les anciens prédateurs qui aux côtés de son père, ont plongé ce pays et ses habitants dans ce piteux état.
En réalité, Faure s’est entendu avec eux, pour faire semblant de dissoudre le RPT afin d’éviter un inventaire qui ne les arrange pas. Mais la prétendue dissolution du RPT et son habillage sous un sigle nouveau ne trompe personne. Il s’agira tout simplement de prendre les mêmes individus pour reproduire le même système et perpétuer les mêmes habitudes. En disant l’autre jour qu’il compte sur le RPT, celui qui est devenu un objet de foire de Faure Gnassingbé, en l’occurrence Gilchrist, sait que rien ne changera.
Ce pseudo parti qui est une curiosité mérite une étude afin de cerner sa vraie nature. Le RPT est une nébuleuse qui a fonctionné et fonctionne comme une mafia. C’est son président qui décide de tout. Le RPT est le cache-sexe de l’Armée qui elle-même, est dirigée par une milice composée des hommes du président qui sont aux commandes des unités et des garnisons, et qui sont de facto des chiens de garde du parti et de son chef suprême.
Le RPT a fonctionné et fonctionne comme une propriété privée des Gnassingbé. La preuve c’est que lorsque la question de sa dissolution s’était posée en novembre 1991, des chars d’assaut avaient été déployés à Lomé pour occasionner des morts. C’est donc parce que Faure est le fils du fondateur de cette nébuleuse que la liquidation de son sigle ne pose plus de problème.
Le RPT, plus qu’un sigle est un comportement
Quand bien même son sigle disparaitrait, l’erpétisme survivra parce que le RPT n’est un pas un sigle, c’est un comportement. On comprend aisément que ce sont les vieux barons de ce parti que Faure a chargé de jeter les bases de son nouvel ancien parti en gestation. Cette histoire rappelle cette fameuse vieille grue peinturée de Dupuydauby au Port de Lomé qu’il faisait passer pour neuve.
On se rappelle que lors d’une réunion convoquée par lui au nouveau palais de la présidence, Faure Gnassingbé a signifié aux responsables des ailes marchandes du RPT qu’il n’envisage de changer le RPT mais qu’il s’agit plutôt de changer de nom au parti et qu’il compte sur tous les militants du RPT pour y arriver. L’emballage change mais l’emballé est le même.
De son vivant, Eyadéma avait coutume de dire que «le RPT n’est pas un parti, c’est un rassemblement». Sans doute un rassemblement des profiteurs du Togo. On devient RPéTiste comme on entre dans un cabaret. On devient militant quand on est nommé ministre, DG ou autre.
Lors des législatives passées, ce sont des barons qui ont parrainé la plupart des députés et ce parrainage valait adhésion automatique au parti. On a vu des gens jurer ne pas être RPT mais dès qu’ils sont nommés à un poste de responsabilité, sont devenus plus RPTistes que le RPT.
C’est le cas par exemple de Bawara qui, après avoir passé tout son temps à crier qu’il n’est pas militant du RPT, s’était vêtu d’un boubou trois pièces à l’effigie du RPT lors d’un congrès de ce parti aux côtés de Faure. A tous les niveaux de l’appareil de l’Etat, les fils de barons ont remplacé leurs parents et continuent les mêmes pratiques dans lesquelles Faure se retrouve aisément.
Que ce soit sous Eyadéma comme sous Faure, le RPT a continué à évoluer comme un parti Etat malgré le multipartisme. Ses réunions et manifestations sont organisées aves les moyens de l’Etat et les travailleurs de la fonction publique sont mis à contribution. Dans l’administration, ceux qui ne font pas preuve de militantisme au service du président du RPT sont privés de mission à l’étranger et de promotion. Ce qui oblige plusieurs agents à milité malgré eux quitte à rejoindre le parti de leur choix à la retraite. La nomination des proviseurs et surveillants des lycées dans la région des plateaux est l’affaire de l’Epertiste major kouloum, un homme de main Faure.
On reconnait un Rpétiste non pas par sa carte d’adhésion au parti mais par son comportement. Un Rpétiste c’est celui qui inflige l’injustice et la torture physique et psychologique à ses victimes sans aucun pincement de cœur. C’est un professionnel de la délation et des coups bas. C’est celui qui éprouve du plaisir à s’enrichir lorsque ses concitoyens meurent de faim. L’épertisme c’est aussi la promotion des individus sur base tribale et clientéliste. C’est aussi l’hypocrisie et le double langage. Certains Togolais qui, à un moment donné ont été obligés de jouer le jeu on fini par craquer. C’est le cas de Péré et de Agbéyomé qui ont été éjectés quand ils ont osé réformer la nébuleuse.
Par contre le genre Natchaba est un RPéTiste par excellence qui, de par son comportement répond parfaitement au critère défini plus haut. Celui-là ne peut vivre ailleurs que dans la mare erpétique qui est son véritable biotope. C’est pourquoi, malgré l’humiliation qui lui a été infligée il y reste. Plusieurs Natchaba sont dans l’entourage de Faure.
Nouveaux profiteurs même acabit
Les propagandistes de Faure ventilent trois gros mensonges qui ne peuvent impressionner le plus idiot des Togolais. Le premier mensonge, c’est que le RPT a commis du tort au pays et qu’il doit mourir pour le bonheur des Togolais en consacrant la victoire des jeunes novateurs sur les vieux conservateurs. Il n’en est rien parce que Faure qui lui-même a une prédisposition erpétique, est un conservateur qui joue à la prestidigitation, et tous ceux qui l’entourent perpétuent les mêmes habitudes que leurs vieux barons. En fait, ce qui les oppose n’a rien à voir avec la vision pour le Togo. Tous se battent piller d’avantage le pays. Il n’y a qu’à observer le comportement et le train de vie des proches qui lui demandent de créer son parti, pour s’en convaincre.
Le deuxième gros mensonge est que Faure aurait des gens neufs pour gouverner autrement. Or on voit bien qu’il conduit le pays à la dérive avec un panache de vieux barons et de jeunes loups plus gloutons que ces derniers. C’est avec ces nouveaux profiteurs qui se sont enrichis en si peu de temps qu’il navigue à vue depuis 2005. En fait, tous ces pseudo-nouveaux hommes et femmes ne seront pas prêts pour le changement parce qu’ils sont engagés pour le « mangement ». C’est avec eux que le pouvoir actuel affame les Togolais dans l’intention de leur distribuer des sachets de riz Môfô lors des campagnes électorales pour influencer leur vote.
Le troisième gros mensonge consiste à faire croire qu’il y aurait des Togolais qui voudraient travailler avec Faure mais qui ne se reconnaissent pas dans le RPT.et que la nouvelle initiative serait de nature à les rassurer. En fait ce sont des opportunistes qui voudraient participer au pillage en portant un nouveau masque.
On comprend donc que Faure veuille renforcer la dictature du parti Etat en reprenant le refrain servi par son père en 1969. Le RPT à ses débuts était considéré comme un creuset national dans lequel tous devraient se fondre. Le résultat on le connait. On crée un parti pour conquérir et exercer le pouvoir mais l’expérience a montré que quand on arrive au pouvoir et qu’on crée un parti c’est pour se maintenir et mourir au pouvoir. Les Togolais sont-ils assez fatalistes pour accepter un tel sort funeste ?
A.S
Le regard N° 768 du 1er février 2012

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