Cela semble devenir une réalité. Faure Gnassingbé a un goût démesuré du pouvoir. Et quiconque ose le déloger du pouvoir aura toutes les peines de ce monde.

 

 
En effet, depuis cette histoire de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat, nombre d’observateurs de la vie politique nationale s’accordent à dire que l’ambition du chef de l’Etat consiste à éliminer des personnalités de son entourage soupçonnées devenir une menace pour son pouvoir.
 
Depuis l’arrestation des présumés auteurs de ce montage de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat, aucune lumière n’a été faite pour éclairer l’opinion.
 
Eu égard au scénario des plus rocambolesques qui avait précédé l’arrestation de Kpatcha Gnassingbé, le présumé auteur no1 de coup d’Etat imaginaire avec son corollaire de perquisition fracassante du domicile nuitamment du député de la Kozah sous la direction du colonel Felix Katanga, le constat de la flagrance du délit 72 heures plus tard par l’ex procureur de la république Robert Bakai dont les élucubrations et autres contorsions juridiques ne sont plus à rappeler, les Togolais dans leur grande majorité se sont rendus compte que cette histoire montée de toute pièce était de nature à éliminer politiquement Kpatcha Gnassingbé.
 
En effet, suite à l’arrestation de Kpatca Gnassingbé, en dehors de la dissension qui opposait le chef de l’Etat et son demi-frère, des informations selon lesquelles Kpatcha nourrissait des ambitions présidentielles avaient bien défrayé la chronique. S’étant donc rendu à l’évidence des ambitions de son frère, Faure et ses sbires avaient alors mis en branle cette affabulation de coup d’Etat pour éliminer physiquement Kpatcha dans la mesure du possible.
 
En témoigne l’attaque violente de son domicile dans la nuit du 12 avril 2009 n’eût été l’intervention in extrémis de son autre demi-frère Rock Gnassingbé entre temps commandant du Rbra. Ce plan A ayant échoué, on a recouru au plan B qui consistait à l’embastiller arbitrairement et à le réduire définitivement au silence pour exercer en toute quiétude le pouvoir.
 
Comme pour donner raison à ceux qui avaient émis un doute d’ailleurs légitime sur ce fameux coup d’Etat. On avait procédé à la libération de certains coaccusés de Kpatcha Gnassingbé. Etant donné que le dossier est vide et que certains des coaccusés ont récemment recouvré leur liberté, qu’est-ce-qui peut justifier encore le maintien en détention de Kpatcha Gnassingbé ? C’est ça la question fondamentale qui coule sur toutes les lèvres. Ou bien nourrit-il toujours du fond de sa prison cette ambition présidentielle qui lui a failli coûter la vie ?
 
Aujourd’hui, après Kpatcha Gnassingbé, la cible qui est dans la ligne de mire de Faure Gnassingbé est sans nul doute le ministre de l’Administration Territoriale de la Décentralisation et des Collectivités Locales, porte parole du gouvernement, Pascal Akoussoulèlou Bodjona. C’est un ministre à tout faire dans le gouvernement. Il est partout à la fois. Comme Kpatcha en 2005, il a joué un rôle non négligeable dans la conservation du pouvoir suite au hold-up électoral perpétré au lendemain de la présidentielle du 04 mars 2010. Pour service rendu, on s’apprête à sacrifier sur l’autel des ambitions égoïstes avec en toile de fond le goût du pouvoir, le ministre. Que reproche-t-on au juste à Pascal Bodjona ?
 
En effet, au lendemain de l’arrestation de Agba Sow Bertin suite à une fameuse affaire d’escroquerie internationale, les informations avaient fait état de ce que le ministre serait impliqué dans cette histoire qui ma foi n’a ni tête ni queue car la présumée victime disparue dans la nature selon nos informations n’aurait jamais déposé formellement sur le bureau du procureur aucun papier pour formuler des plaintes contre le Directeur Général de Ops Sécurité.
 
D’autres sources avaient également révélé que le ministre aurait utilisé son habit d’Etat pour escroquer les investisseurs étrangers. Devant une telle situation où règne en maître un flou kafkaïen, nul ne saurait dire avec exactitude les tenants ni les aboutissants de cette histoire qui pue un montage grotesque à l’emporte pièce comme on sait si bien le faire dans les sérails du pouvoir.
 
Car d’autres sources encore ont révélé que le vrai mobile pour lequel on veut en découdre avec le ministre Pascal Bodjona, est le fait que ce dernier aurait aussi tout comme Kpatcha Gnassingbé des ambitions présidentielles. Ainsi, il aurait commis le péché de lèse-majesté puisque Faure n’entend pas partager avec ses proches collaborateurs encore moins avec ses demi-frères, les mêmes ambitions surtout si celles-ci sont inhérentes au fauteuil présidentiel.
Dans cette perspective, le peuple ne sait pas ce que demain sera fait si on considère que cette manière incongrue de vouloir faire la peau ou de se débarrasser des amis d’hier peut engendrer des situations imprévues.
 
Au regard du rôle non moins important joué par Kpatcha Gnassingbé dans la conservation du pouvoir après la violente élection présidentielle du 24 avril 2005 sans oublier les législatives d’octobre 2007 et compte tenu du lien familial entre lui et le chef de l’Etat puis le sort qui lui est finalement réservé, il est loisible de penser que par rapport au rôle de Bodjona en 2010 pour le maintien au pouvoir du fils de la nation que Faure Gnassingbé est prêt à tout sacrifier pour conserver son fauteuil. Peu importe ce qui peut advenir.
 
De toute façon, si Faure s’emploie à se débarrasser des artisans de ses pseudo victoires pour se maintenir en place, l’évidence reste le fait que le peuple aussi un jour finira par trouver la formule idoine pour se débarrasser de lui.
 
Peter S.
source: www.triangledesenjeux.com

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