La demande de remise en liberté introduite par les avocats de l’ex-Pdg d’ELF, Loïk Le Floch-Prigent inculpé au Togo dans une affaire « d’escroquerie internationale », a été rejetée le 28 septembre dernier par le juge en charge du dossier.
 
Cette affaire oppose l’homme d’affaires togolais Bertin Sow Agba à l’Emirati Abass Al Youssef et porte sur une somme de 48 millions de dollars (environ 25 milliards de F.CFA).
 
Vendredi dernier, la France a demandé aux autorités togolaises « d’envisager » l’évacuation sanitaire, « si les soins que son état de santé nécessite ne peuvent lui être prodigués à Lomé ».
 
« Nous avons demandé que notre compatriote bénéficie d’une prise en charge médicale qui corresponde à son état de santé tel qu’il est constaté et que soit envisagé une évacuation sanitaire si ces soins ne peuvent lui être administrés sur place à Lomé », avait déclaré Philippe Lalliot, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, lors d’un point-presse.
 
Selon Kwesi Séléagodji Ahoomey-Zunu, le Premier ministre togolais, « l’évacuation sanitaire est obtenue sur la base de documents de santé ».
 
« L’évacuation sanitaire est obtenue sur la base de documents de santé. Le juge qui est en relation avec les médecins appréciera. Le Togo reste un pays ami de la France », a déclaré lundi matin sur RFI, M.Ahoomey-Zunu.
 
« La France comprendra que la justice est souveraine, que la justice est indépendante et que c’est à elle de donner la voie et l’orientation. L’Etat appliquera les règles du pays en matière de justice. Si M. Le Floch-Prigent est en bonne santé, les médecins trancheront. A la limite, qu’on soit soigné à Lomé ou à Paris, c’est qu’on soit bien soigné », a-t-il souligné.
 
Selon certaines informations, ce dossier serait une « affaire montée » pour écartée l’ex-ministre de l’administration Pascal Bodjona de la scène politique. M.Bodjona est inculpé pour « complicité d’escroquerie » et placé sous mandat de dépôt depuis le 12 septembre dernier.
 
Pour le chef du gouvernement togolais, il faut d’abord se poser certaines questions : « Est-ce que ces protagonistes se connaissent ? Est-ce qu’ils ont pu entrer en affaires ? Est-ce que quelque chose les unit ? Est-ce que ce dossier existe ? ».
 
« Si on répond à toutes ces questions, on comprendra très bien (…). D’abord, je dois vous dire que c’est une affaire douloureuse pour nous. Ce n’est pas très facile de voir un collègue qui a été tout le temps avec vous, être impliqué dans une affaire comme celle-là et entraîne son incarcération. Personne ne peut s’en réjouir », a souligné M.Ahoomey-Zunu. Le Premier ministre a également abordé d’autres sujets notamment les manifestations de l’opposition, les réformes constitutionnelles et institutionnelles et les prochaines élections législatives. S’agissant des manifestations du Collectif « Sauvons le Togo » (CST), M.Ahoomey-Zunu a indiqué que « le dialogue doit être la règle ».
 
« Pour nous, il n’y a pas d’autres solutions : continuer à rechercher le consensus par tous les moyens en ayant à l’esprit que nous avons intérêt à ce que notre pays s’apaise définitivement. Nous avons invité à plusieurs reprises cette opposition qui manifeste. Toutes les fois, ils ont refusé de répondre, mais nous avons bon espoir que la raison prévaudra, parce qu’il n’y a pas d’autres solutions. Il faudra qu’un jour, qu’on parle des sujets qu’ils ont à cœur », a-t-il poursuivi.
 
« Nous avons déjà commencé à répondre à certaines de leurs préoccupations, notamment le découpage électoral, la limitation du mandat présidentiel, la transformation de la loi qui organique la Cour constitutionnelle… autant de réponses que nous avons apportées pour montrer notre bonne volonté, mais nous ne l’avons pas fait sous la contrainte.
 
Nous l’avons fait avec d’autres partis politiques qui sont aussi de l’opposition (…) Nous avons anticipé pour montrer notre bonne foi et notre bonne volonté », a-t-il souligné.
 
Abordant le sujet relatif à la limitation du mandat présidentiel, M.Ahoomey-Zunu a répondu : « le mandat est limité. C’est clair et nous n’étions même pas opposés à cela, puisque c’était déjà un consensus au sein du Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC). Mais je précise que toute loi joue pour l’avenir ».
 
Est-ce que le président Faure Gnassingbé pourra se représenter ? Le chef du gouvernement a souligné : « Sur le plan du droit et de la loi, le président est un citoyen comme tout togolais (…) », avant d’ajouter qu’une loi ne doit pas être dirigée contre quelqu’un.
 
Le chef du gouvernement n’a pas manqué d’aborder la question relative aux prochaines législatives : « les élections ne pourront plus se tenir en octobre. Nous veillerons à ce que les délais ne soient pas trop éloignés de la date de base ».
 
« Ce sont les tâches de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et les efforts que nous devons faire pour assurer la transparence de ces élections qui nous guideront dans la fixation de la prochaine date. Mais en tout état de cause, c’est la CENI qui nous situera », a-t-il précisé. FIN
 
Junior AUREL
 
savoirnews
 

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