« Quand le destin se mêle du sort des hommes, il ne connaît ni pitié, ni justice » (Charlie Chaplin)
 
Le dernier événement qui meuble depuis le début de cette semaine l’actualité, accessoirement à l’affaire sans tête ni queue qui a conduit depuis le 1er septembre Pascal Bodjona à la gendarmerie nationale, c’est le rebondissement dans l’affaire de charcutage du rapport de la CNDH. Il n’y a pas longtemps, nous écrivions que tout joue contre Faure. Effectivement, depuis son arrivée à la magistrature suprême, difficile de dénicher dans ses faits et gestes, le tout petit indice susceptible de traduire une vraie promotion. Pour nous, tout concourt à un déclin.
 
De notre point de vue, ce fils d’Eyadèma aurait plutôt gagné en demeurant dans l’anonymat comme plusieurs de ses demi-frères aujourd’hui, que de se voir propulser ainsi au devant de la scène politique togolaise. Si Faure Gnassingbé disait à quiconque et à l’heure qu’il est, qu’il se sent un homme heureux, que celui-là lui réplique qu’il lui a menti. Et s’il est vraiment sincère dans cette confidence, alors c’est que quelque chose ne tourne pas rond. La semaine dernière, une dame apparemment d’un certain âge, a déversé sa bile sur l’une de nos radios, interpellant la maman de Faure pour savoir quels conseils elle prodigue à son fils. C’était justement à propos des revendications du CST et de l’affaire Bodjona. Entre nous et quoiqu’on dise, quelle maman aimerait voir son enfant engouffré de la tête jusqu’aux pieds dans un tel cul-de-sac ? A ce stade, les conseils peuvent tomber dans des oreilles de sourd.
 
Que depuis le 20 février, date où le chef de l’Etat et ses amis ont été désagréablement surpris et humiliés par le départ du pays de Koffi Kounté et la divulgation de la malversation opérée par un Pouvoir sans moralité sur un rapport qu’il a lui-même commandé sur la torture, il n’y a rien de plus scandaleux et de plus humiliant pour un pays engagé dans le processus d’examen périodique universel (EPU) et qui est censé être sous surveillance. Un tel pays est désormais indéfendable et la place forcée de membre non permanent qu’il s’est taillée au CS de l’ONU ne lui profite d’ailleurs en rien. « Quand le destin se mêle du sort des hommes, il ne connaît ni pitié, ni justice ». C’est vrai ! Chaque jour qui passe met Faure Gnassisngbé à nu et en difficulté. Les événements compromettants semblent aller crescendo.
 
« Je te demande d’adopter le rapport tel que modifié par le conseiller Debbasch ». Voilà la nouvelle révélation faite par l’ex-président de la CNDH qui vit depuis février en exil. Cela prouve que Faure est pleinement impliqué en premier chef dans ce hold-up. Les ‘’journalistes-commerçants’’ de la presse privée, terme emprunté à un confrère, y trouvent une contradiction, car pour eux, le même Kounté avait dit au lendemain de son arrivée à Paris, alors qu’il était en sécurité, que Faure avait apprécié le rapport. Kounté, à son âge, est assez mâture pour savoir que la diplomatie n’est pas pour les chiens et qu’à l’époque, sa femme et sa progéniture étaient encore au Togo. Kounté connaît les pratiques primitives du Pouvoir. Etait-il bête pour livrer les siens en pâture après s’être mis à l’abri ? Il n’y a pas du tout de contradiction. Ce détail complémentaire à ce moment précis vaut son pesant d’or.
 
Connaissant la proximité de Koffi Kounté de l’époque avec le Pouvoir, qui eût cru à cette volte-face mettant sérieusement en difficulté le régime de Faure ? Pour les croyants, c’est Dieu qui serait à l’œuvre pour le Togo, ce que vient d’ailleurs confirmer l’arrestation de Pascal Bodjona que rien n’explique, quand on sait comment le régime d’Eyadèma à Faure a toujours protégé et couvert les siens, même dans les plus gros crimes. Faure redouterait comme ce fut le cas pour Kpatcha, des ambitions présidentielles. Au lieu de progresser, voilà un chef d’Etat dont la côte de popularité va decrescendo. Les marches de soutien ‘’réussies’’ c’est pour les gens qui ont faim. Le vrai soutien c’est dans les urnes qu’on le voit.
 
Alain SIMOUBA
 
liberte-togo.com
 

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