Facebook s’est lancé, vendredi 18 mai, sur la plateforme boursière électronique Nasdaq. L’action du réseau social est finalement au prix haut de 38 dollars (30 euros). Pour cette introduction – la plus importante pour une valeur dans le secteur des nouvelles technologies -, Facebook lève 16 milliards de dollars (12,6 milliards d’euros). Le groupe est valorisé à un montant de 104 milliards de dollars (82 milliards d’euros).
 
Depuis plusieurs mois, les investisseurs guettent le lancement officiel du réseau social sur les marchés, qui va enrichir les fondateurs et les premiers investisseurs. Pour son entrée en Bourse, Facebook dispose d’une valorisation qui avoisine celle du géant de la distribution Amazon, et constitue près du double de celle du site d’enchères eBay.
 
Ces chiffres sont à mettre en rapport avec les premiers résultats fournis par l’entreprise, depuis sa création en 2004. Fin avril, le réseau social, qui compte désormais plus de 900 millions d’utilisateurs, a publié un bénéfice net en baisse de 10 % pour le premier trimestre, à 137 millions de dollars (107 millions d’euros). Son chiffre d’affaires, en revanche, progresse de 45 %, passant le cap du milliard de dollars de chiffre d’affaires trimestriel.
 
Avec sa valorisation, Facebook dispose d’abord de nouveaux moyens financiers, notamment pour faire face à la concurrence de Google, qui pèse près de 200 milliards de dollars (157 milliards d’euros) en Bourse. Avant même son entrée en Bourse, le réseau social a tenu à marquer les esprits, en rachetant le service de photographies en ligne Instagram, pour 1 milliard de dollars.
 
SUCCÈS MITIGÉ POUR LES JEUNES POUSSES EN BOURSE
 
Jusqu’à présent, le réseau social utilisait des fonds pour se développer. Il y a un an, le réseau social avait ainsi levé jusqu’à 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros). Ces fonds servaient essentiellement à acquérir de jeunes entreprises dans des secteurs stratégiques. C’est notamment le cas avec le site de géolocalisation Gowalla, au début du mois de décembre, ou de l’équipe de Beluga, spécialisé dans les applications mobiles.
 
L’entrée de Facebook demeure toutefois un défi pour l’entreprise, et pour les jeunes pousses technologiques en général. L’arrivée en Bourse de Facebook a été devancée par une série d’entreprises du Web telles que le site d’achats groupés Groupon ou le leader des jeux sociaux Zynga. Mais seul Linkedin enregistre de bon résultats. Le réseau social professionnel, qui revendique plus de 161 millions de membres, poursuit son extension. Linkedin est désormais présent sur l’essentiel des plateformes, du PC aux tablettes, et cherche de nouveaux relais de croissance.
 
L’action de Linkedin a pris près de 19 % depuis son introduction en Bourse en mai 2011. Mais pour les autres sociétés, les résultats sont nettement moins bons. L’action de Renren, le site de micromessagerie chinois, a perdu près de 64 % de sa valeur ; celle de Groupon, plus de 53 %.
 
Contrairement à ces jeunes pousses du Web, Facebook a toutefois su créer son propre écosystème. Depuis l’ouverture, en 2007, aux applications tierces, le réseau social est aussi une plateforme, fournissant des contenus divers, de la musique en ligne, en passant même par la location de films. Ce modèle a été repris par ses concurrents et partenaires, que sont Zynga et Spotify.
 
Ce dont Facebook pourrait le mieux tirer partie est son « graphe social », collection des goûts des usagers. Avec le bouton « j’aime », présent sur bon nombre de sites Web, Facebook dispose d’une vision relativement fine de ses utilisateurs. Ces données sont précieuses pour les annonceurs, alors que la publicité représente 85 % des revenus du réseau social.
 
Facebook essaie aussi d’étendre l’utilisation des microtransactions, permettant l’achat de biens virtuels, notamment dans les applications ludiques. Dans les documents fournis aux autorités boursières, Facebook estime que ce marché, qui représentait 7 milliards de dollars en 2010, devrait passer à 15 milliards de dollars en 2014.
 
Les applications mobiles constituent aussi un défi pour Facebook, qui peine à monétiser son audience sur terminaux nomades. « La croissance de Facebook sur les appareils mobiles dépend de systèmes d’exploitation mobiles, de réseaux et de normes que nous ne contrôlons pas », indique le réseau social.
 
lemonde.fr
 

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