Dans le cadre de sa campagne d’éducation citoyenne et de pédagogie populaire sur sa plateforme pour un Togo démocratique, le Collectif Sauvons le Togo, a effectué une tournée à l’intérieur du pays qui l’a conduit successivement à Kara, Sokodé puis à Atakpamé les 04 et 05 août 2012, aux fins d’expliquer à la population de ces villes le contenu de la plateforme citoyenne pour un Togo démocratique.
 
La délégation était constituée de toutes les entités du Collectif à laquelle se sont jointe la presse et des organisations internationales de défense des droits de l’homme notamment Amnesty International.

La première étape de cette tournée d’explication est la ville de Kara, où les émissaires et sympathisants du CST, déjà présents sur les lieux quelques jours auparavant avaient rencontré moult difficultés administratives avant de se voir attribuer le terrain Batascome, comme lieu de la rencontre.
 
En dehors des intimidations et des menaces de toutes sortes qu’ils subissaient, ils ont été empêchés d’ériger un apatam sur le lieu retenu pour la manifestation, par les autorités locales.
La délégation conduite par Me Zeus Ajavon arrivait à Kara le 4 aout aux environs de 14h30 et fut accueillie par le Président du MRC, Abass KABOUA et M. ATCHOLE Secrétaire Général de l’Association des Victimes de la Torture au Togo, entourés de leurs collaborateurs.
 
Une caravane avec des taxis moto traversera la ville et fut ovationnée par une nombreuse foule rassemblée le long du trajet avant d’arriver sur le lieu de meeting, occupé par des jeunes miliciens qui improvisait un match de football sur le terrain avec pour objectif d’empêcher la tenue du meeting programmé.
Malgré le respect des formalités administratives en la matière, des bérets rouges furent déployés sur le terrain. Et ce n’est qu’à la suite de moult tractations qu’ils ont dû replier, remplacés quelques minutes plus tard par un renfort des miliciens munis de cordelettes, des machettes et de gourdins.
Ces derniers ont proféré des menaces à l’endroit des responsables du Collectif qu’ils ont sommé de quitter rapidement les lieux sous peine de subir des actes de violence car Kara n’a pas besoin de sauveurs. Selon leurs propos la ville ayant été déjà sauvée par Faure GNASSINGBE, le CST n’a qu’à aller offrir ses prestations dans d’autres préfectures du Togo.
 
Plus grave, un véhicule de couleur blanche de marque BMW immatriculé TG 4239 AD appartenant à monsieur Romy Badanaro-Essom, beau-frère d’Ernest Gnassingbé, était positionné sur les abords du lieu du meeting, rempli de gourdins et de machettes.
 
Face à l’agressivité des miliciens qui voulaient en découdre avec les membres du CST et la foule des militants qui ont fait le déplacement du meeting malgré les intimidations et surtout l’indifférence complice et coupable des forces de sécurité qui n’ont daigné intervenir, la délégation du CST a quitté le lieu du meeting pour se replier à la station Total, pour l’approvisionnement des véhicules en carburant.
Elle fut aussitôt cernée par trois véhicules de police où des éléments des forces de sécurité ont commencé par débarquer des caissons de gaz lacrymogène pour démarrer pour leur entreprise de répression sauvage.
Les responsables du CST ayant décidé de quitter rapidement les lieux, ils furent néanmoins poursuivis par la gendarmerie en voitures, les miliciens à motos sur une distance de 20 kilomètres avant de rebrousser chemin.
 
Le véhicule de sonorisation loué pour la propagande et la sensibilisation a été saisi par les forces de l’ordre, de même qu’une camera et des téléphones portables appartenant aux membres du comité d’organisation. Un professeur d’université a été agressé, et blessé à la tête et à la main par les miliciens.
 
La traque et l’intimidation des militants des entités membres du CST se poursuivent à l’heure actuelle avec des menaces sur la sécurité d’Abass KABOUA, de ADJANLA Kokou, Secrétaire Préfectoral de OBUTS ainsi que d’un militant du MRC contraint de rentrer dans la clandestinité.
 
De sources concordantes, il a été établi que quelques jours plus tôt, certains hauts responsables de notre pays ont tenu plusieurs réunions avec les responsables des cellules de UNIR de Kara à qui plusieurs dizaines de millions de francs CFA et des vivres furent distribués avec pour mission de ne pas laisser rééditer à Kara l’entreprise de démolition des biens dans laquelle se serait illustré le Collectif Sauvons le Togo à Lomé. Il leur a été recommandé de défendre la ville de Kara au péril de leur vie.
Il est dommage que le Gouvernement de AHOUMEY ZUNU inaugure sa mandature par la violation de la Constitution, en empêchant le libre exercice du droit de manifester reconnu par les textes législatifs à toute formation politique en tout lieu du territoire national.
 
C’est cette duplicité, ce double langage du régime de Faure Gnassingbé, source de frustration et d’indignation dans l’ensemble de la classe politique et dans l’ensemble de la population, qui rend difficile tout dialogue dont le fondement repose sur la confiance et l’éthique.
 
Sokodé fut la seconde étape de la tournée du Collectif Sauvons le Togo. La délégation est entrée le dimanche 05 août dans cette ville où l’attendait, une grande foule dans une ambiance festive la tête ceinte d’un bandeau rouge avec l’inscription du Collectif Sauvons le Togo. Le meeting qui s’est tenu sans aucun incident, malgré les intimidations, et une contremanifestation organisée par l’UNIR avec distribution de l’argent, de carburant et des tricots pour détourner une partie de la population qui devraient aller écouter le message des responsables du CST.
 
La plupart des interventions se sont basées sur le contenu de la plateforme citoyenne pour un Togo démocratique que le Collectif a rendue publique depuis le 04 juin 2012. Les participants ont été très attentifs aux messages délivrés par le Collectif, et surtout au témoignage avec force de détails d’un membre de la délégation victime de la torture dans l’affaire Kpatcha GNASSINGBE. Témoignage émouvant qui provoqua indignation et larmes parmi la foule.
 
Les populations de Tchaoudjo, ont réitéré aux responsables du CST, leur adhésion aux objectifs du Collectif et leur ont demandé de redoubler de détermination pour le triomphe de la résistance citoyenne, seule levier capable de contraindre la dictature militaro clanique au respect absolu des droits humains, l’indépendance de la magistrature, la fin de l’impunité, la transparence électorale et la vérité des urnes, et la prospérité partagée.
 
La dernière étape fut celle d’Atakpamé. La délégation du CST est arrivée à Atakpamé le 5 aout aux environs de 15 heures avec une caravane à travers la ville. Malgré la faible mobilisation, due aux déploiements des forces de sécurité durant les trois jours précédents la rencontre, sans occulter le souvenir encore vivace des atrocités de 2005 et les manœuvres d’intimidation des forces hostiles au Collectif Sauvons le Togo, le meeting s’est tenu dans de bonnes conditions. Le message était le même, les togolais où qu’ils se trouvent doivent se mobiliser pour sauver le Togo. On dénote partout, cette soif de changement et d’alternance sur la terre de nos aïeux.
 
A la lumière de tout ce qui précède, le Collectif Sauvons le Togo, tient à faire les mises au point suivantes :
 
– Le CST proteste et condamne avec la dernière rigueur les manœuvres d’intimidations visant à empêcher les activités du Collectif en violation de la loi et des textes législatifs en vigueur dans le pays. L’ensemble du territoire national doit être accessible à tous les courants politiques dans le pays, et aucune portion de la terre de nos aïeux ne doit être une chasse gardée pour UNIR.
– Le CST tient à dénoncer l’acte ignominieux du régime qui recrute des miliciens pour tenter d’attenter à la vie des citoyens et particulièrement celle des responsables du CST comme ce fut le cas lors du meeting avorté de Kara.
– Le CST dénonce le comportement anti républicain des forces de l’ordre et de sécurité qui face au danger auquel était exposée la délégation du CST ont délibérément choisi, par leur passivité de laisser les miliciens accomplir leur basse besogne. Ces attitudes aux antipodes des discours lénifiants des autorités togolaises notamment le discours programme du premier ministre AHOUMEY ZUNU qui continue de peindre le Togo comme un pays respectueux des droits de l’homme, alors que dans la réalité ces principes sont quotidiennement bafoués, dans le seul but de préserver quoiqu’il en coute les intérêts du clan minoritaire au pouvoir au détriment de la majorité qui végète dans la misère.
 Le CST déplore par la même occasion le traitement mensonger des événements de Kara par certains organes de presse.
Par ailleurs, le CST lance un vibrant appel au peuple togolais pour une plus grande mobilisation en vue du triomphe de la résistance citoyenne, et invite les populations des différentes localités de la préfecture du Golfe et de la commune de Lomé à assister massivement aux meetings d’explication de la plateforme citoyenne qu’il organise les 11, 12, 18 et 19 août 2012.
Enfin le CST invite les populations de Lomé et de ses environs ainsi que celle des préfectures voisines à se mobiliser pour la grande marche suivie de sit-in les 21, 22 et 23 août 2012, au carrefour Deckon.
Peuple togolais, par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la nation togolaise doit renaître !
 
Fait à Lomé, le 07 aoû 2012
 

Pour le Collectif,
Le Coordinateur,
SIGNE
Me Ata Messan Zeus AJAVON

 

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