Les milices du RPT en renforts aux forces de l’ordre

 
Bien malin qui pourra prédire l’issue de la crise qui secoue actuellement l’Université de Lomé (UL). Après trois jours de face-à-face violent avec les forces de l’ordre, les étudiants sont toujours gonflés à bloc et promettent des lendemains incertains aux autorités universitaires si leurs exigences ne sont pas prises en compte. Pendant que les hostilités se poursuivaient hier sur le campus, un troisième larron s’est invité dans la crise en prêtant main forte aux forces de sécurité. Il s’agit des miliciens du Rpt, surpris à Adéwui en train de refaire le portait à un étudiant. La crise est-elle  partie pour s’inscrire dans la durée ?
 
Les jours passent et se ressemblent quasiment à l’Université de Lomé. Depuis trois jours, ce haut lieu du savoir vit au rythme des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre, et la journée de jeudi n’a pas dérogé à la règle. Réunis hier devant l’amphi 600 de l’université de Lomé pour exiger la libération immédiate et inconditionnelle du président du Mouvement pour l’épanouissement de l’étudiant togolais (Meet), Moussa Adou Séibou, appréhendé la veille en marge d’une manifestation, les étudiants sont vite dispersés par les forces de l’ordre qui campent désormais en permanence sur le campus.
 

 
Empêchés de se regrouper sur le campus, les étudiants vont se replier sur le boulevard Gnassingbé Eyadema d’où ils s’organisent pour entamer une marche vers la Présidence de la République afin d’exprimer de vive voix au locataire des lieux, leur amertume. Mais ils sont très vite dispersés par des tirs de grenades lacrymogènes. S’installe alors, une course poursuite entre étudiants et gendarmes qui gagne très rapidement les quartiers avoisinants. Atikoumé, Adéwui, Agbalépédo entrent à leur tour dans la danse. Ici et là, des pneus sont brûlés et des rues barricadées.
 
Pendant ce temps, le campus était de nouveau le théâtre d’un affrontement entre gendarmes et un groupe d’étudiants qui étaient de retour sur les lieux et demandaient le départ des forces de l’ordre. Franchise universitaire obligeant. Toutes les tentatives des hommes de Yark Damehane pour mettre fin aux manifestations se sont avérées infructueuses devant ce groupe d’étudiants très mobiles et déterminés à en découdre. « Nous allons nous rassembler tous les jours jusqu’à la libération de notre président. Nous sortirons tous dans les rues. Soit ils nous tuent tous et ils auront un campus calme, soit ils nous enferment tous et ils vont gonfler les prisons du Togo », a déclaré un responsable du MEET.
 

 
Dans leur tentative de discréditer le mouvement  des étudiants qui commence à s’installer dans la durée, les autorités gouvernementales versent désormais dans l’intox. Dans un communiqué rendu public mercredi et qualifié par les étudiants de mensonger, le gouvernement accuse le Meet et ses responsables d’appeler à une vendetta sur le campus. Ceux-ci sont accusés d’inviter leurs camarades à s’armer de machettes, de gourdins et de briquets dans le but d’enflammer le campus et d’endommager les infrastructures. L’origine de cette crise, croit savoir le site vuvuzéliste du régime en place, est politique. « Certains petits syndicats (le Meet) exploitent le contexte à des fins politiques, appuyés discrètement par certains partis d’opposition », a chanté le site  griot du régime dans un de ces articles dont lui seul a le secret.
 
Les exactions des milices du Rpt
 
Les tristement célèbres  miliciens à la solde du Rassemblement du peuple togolais (Rpt) refont parler d’eux. Comme à leur habitude, ils ont décidé de prêter main forte aux forces de l’ordre dans cette crise qui oppose les étudiants au gouvernement togolais.
 
Alors qu’étudiants et gendarmes se livraient à un jeu de cache-cache hier sur le campus de Lomé, des miliciens du Rpt ont été surpris par les défenseurs des droits de l’Homme et un groupe de journalistes en train d’infliger des services corporels  à un étudiant dans le quartier Adéwui.
 
Dès qu’ils ont aperçu le groupe de défenseurs des droits de l’Homme et de journalistes venir vers eux, les agresseurs ont pris la fuite à bord d’une voiture. Ils sont aussitôt poursuivis par ces derniers qui louent les services des conducteurs de taxi-moto. Ces miliciens, raconte un journaliste témoin des faits, dans leur course, se sont réfugiés au siège du Rpt. Les défenseurs des droits de l’Homme les ont suivis à leur tour, au siège du parti au pouvoir où ils ont été accueillis par le 2ème Vice-président du parti, Komikpine Bamnante. Celui-ci envoya chercher les personnes soupçonnées de l’agression qui apparaissent finalement. Théo, l’un des meneurs de cette sortie punitive, avait encore dans les mains, la cordelette qui a servi à l’agression. « En plus de la cordelette, il avait aussi plusieurs bombonnes de gaz lacrymogènes ainsi que des menottes », nous confie le confrère.
 
Où a-t-il trouvé ces objets en principe destinés à l’usage exclusif des forces de l’ordre ? A chacun de répondre. Devant les accusations des défenseurs des droits de l’Homme, Komikpine Bamnante cracha, cyniquement que ces miliciens ont agi en position  de légitime défense.
 
Olivier A.
 
source: liberté hebdo togo

1 commentaire

  1. Je me demande si les revendications des etudiants ont une porte politique. D’autant puisse que le RPT est maintenant impliquee.A l’allure ou’ vont les choses,il parait que certains togolais ont en quel que sorte leurs interets dans ce qu’ affecte les autres.il est temps que nous comprenions que la politique est differente de l’education et aussi du sport.le togo encore une fois demontre au monde entier qu’il n’a pas encore atteint la maturite.cela nous fait vraiment la peine comme togolais que notre patrie a refuse de grandir mais plutot choisis regresser quand les avancent a grand pas.Togolais reveillons nous construisons au lieu de detruire.politiciens cherches a’ servir la patrie non pas que la patrie vous serve.

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