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. « Ces résultats ne répondent à rien, nous n’allons pas nous laisser faire », affirme un responsable de CAP 2015
 
58,73 %, telle est le part du gâteau électoral attribué à Faure Gnassingbé par Taffa Tabiou, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le candidat du CAP 2015, Jean-Pierre Fabre, lui, est crédité de 34,91%. L’arrivée au Togo des présidents ghanéen et ivoirien, John Dramani Mahama et Alassane Dramane Ouattara a sans doute hâté la proclamation des résultats provisoires.
Les Togolais connaissent depuis hier les résultats provisoires de la présidentielle du 25 avril 2015. La proclamation a eu lieu dans une confusion totale au siège de la Céni, en l’absence des représentants de l’opposition. Le président, Taffa Tabiou, s’est à maintes reprises perdu dans les papiers. « Les erreurs seront corrigées avant d’être transmises à la Cour constitutionnelle », a-t-il déclaré. D’après les résultats proclamés, le président Faure Gnassingbé aurait obtenu 1.214.026 voix soit 58,73%. Il est déclaré provisoirement vainqueur du scrutin. Son principal challenger, Jean-Pierre Fabre aurait, selon les chiffres avancés par Taffa Tabiou, 722.347 voix (34,91%).
 
Pour certains observateurs, l’arrivée au Togo des présidents ghanéen et ivoirien a précipité la proclamation des résultats malgré « les nombreuses irrégularités » dénoncées par les candidats de l’opposition. On se rappelle que sur les 42 Commissions électorales locales indépendantes (CELI), la CENI n’a pu vérifier que procès-verbaux de 13 CELI en deux jours de travail dont les résultats de 11 ont été proclamés. On ne sait pas par quelle alchimie Taffa Tabiou est parvenu à compiler les 29 CELI restantes en moins de cinq heures. Il faut le faire. Une accélération qui a surpris les Togolais.
 
Peu avant la proclamation des résultats provisoires, le président de la République du Ghana et président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), John Dramani Mahama et son homologue de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, ont rencontré les acteurs de l’élection présidentielle du 25 avril, notamment le président sortant Faure Gnassingbé et son challenger Jean-Pierre Fabre. Les discussions ont porté principalement sur la proclamation des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
 
Après avoir rencontré la délégation de la CEDEAO, le candidat du Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015) a confié à la presse que la rencontre a permis d’exprimer leurs préoccupations par rapport à la proclamation des résultats. D’après Jean-Pierre Fabre, les contentieux seront réglés à la CENI avant la proclamation des résultats provisoires. Il a aussi affirmé que des reproches ont été faits à Taffa Tabiou après la proclamation des résultats partiels surtout ceux de la CELI de la Binah. Jean-Pierre Fabre n’a pas manqué de préciser ses attentes. « Nous attendons des présidents John Mahama et Alassane Ouattara de ramener le débat au niveau de la transparence. Tout ce que nous voulons, c’est que les choses soient transparentes pour que quand une préoccupation est formulée et que l’on ressente la nécessité d’aller consulter les procès-verbaux, il ne faut pas hésiter », a-t-il souhaité.
 
Les présidents ghanéen et ivoirien ont aussi rencontré les membres de la CENI. Le président, Taffa Tabiou, a affirmé que l’ordre leur a été intimé de proclamer les résultats avant le lendemain. Même son de cloche chez le Vice-président de la CENI, Francis Pedro Amuzun, « Ce que le président de la Céni nous ont dit, c’est que les deux présidents nous demandent d’aller faire notre job, de ne pas faire attendre les Togolais », a-t-il précisé.
 
Francis Pedro Amuzun, a par ailleurs fait part des menaces de la part des présidents ghanéen et ivoirien planent sur « ceux qui oseront empêcher la proclamation des résultats». « Je ne saurai vous dire que les chefs d’Etats sont en train de former un complot contre le peuple togolais. Malgré les problèmes, si la CEDEAO nous dit d’envoyer comme ça les résultats, nous allons envoyer. La menace c’est que celui qui aurait suffisamment bloqué la situation pour que le Togo sombre, celui-là sera poursuivi dans des enquêtes et puni. C’était clair», a ajouté Francis Pedro Amuzu. D’après les indiscrétions, une horde de gendarmes aurait été envoyée à la Céni afin de le maîtriser « au cas où ».
 
Les résultats annoncés par Taffa Tabiou sont contestés par CAP 2015. « Ces résultats ne répondent à rien ; nous n’allons pas nous laisser faire », a martelé l’un des responsables. Une conférence de presse est annoncée pour ce matin pour démonter les chiffres avancés par Taffa Tabiou.
 
G.A.
 
source : Liberté Togo
 

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