PARIS (AFP) – Une fille de Laurent Gbagbo a saisi des avocats français pour étudier la « légalité » de l’arrestation lundi de ses parents ainsi que celle de l’intervention militaire française en Côte d’Ivoire, selon un communiqué transmis mercredi par un conseiller à Paris de l’ex-chef d’Etat.
 
« J’ai décidé, en accord avec ma famille, de demander à Me Jacques Vergès, Me Roland Dumas, Me Gilbert Collard, Me François Epoma, Me Habiba Touré, de constituer un collectif d’avocats afin d’assurer la défense » de Laurent et Simone Gbagbo, « ainsi que des autres membres de ma famille et des collaborateurs détenus illégalement par les rebelles », dit Marie-Antoinette Singleton dans un communiqué transmis par ce conseiller, Toussaint Alain.
 
« J’ai demandé à ces avocats d’étudier les conditions de légalité, au sens international, de l’+arrestation+ du président de la République et de la Première dame et aussi la légalité internationale de l’intervention de l’armée française qui a agi en dehors du cadre de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU », ajoute Marie-Antoinette Singleton, qui vit aux Etats-Unis.Ces cinq avocats sont inscrits au barreau de Paris. Roland Dumas, ex-ministre socialiste des Affaires étrangères, et Jacques Vergès, avaient dénoncé en décembre à Abidjan une ingérence française et internationale en Côte d’Ivoire et apporté leur soutien à Laurent Gbagbo, dont ils sont de proches conseillers.
 
Interrogé mercredi par l’AFP, Me Vergès a déclaré avoir « bien sûr accepté » de défendre l’ex-chef d’Etat ivoirien précisant qu’il déciderait des détails de la démarche dès jeudi lors d’une rencontre avec Roland Dumas.
 
« Oui j’ai accepté », a également répondu à l’AFP Me Gilbert Collard, qui n’avait jamais défendu la famille Gbagbo jusqu’à présent. « On va déclencher le plus de recours internationaux possibles pour déclencher une enquête et savoir dans quelles conditions la France a pu agir », a-t-il dit, la France n’ayant pas reçu selon lui de la part de l’ONU de « mandat d’arrêter » Laurent Gbagbo.
 
« Arrêtons l’hypocrisie, les forces françaises ont délibérément fourni les moyens de son arrestation, c’est une infraction au regard du droit international », a estimé M. Collard.
 
De plus, « en vertu de quel titre M. Gbagbo a-t-il été arrêté, il n’y avait pas de mandat d’arrêt », a poursuivi l’avocat qui entend « demander un permis de visite » pour se rendre en Côte d’Ivoire voir Laurent Gbagbo.
 
Après quatre mois de crise post-électorale, le président sortant a été arrêté lundi par les forces du chef de l’Etat internationalement reconnu Alassane Ouattara, après un pilonnage intensif menée par les forces françaises et celles de l’Onuci (force de l’ONU), selon les Nations unies, Paris et le gouvernement de M. Ouattara.
 
Le camp Gbagbo accuse Paris d’avoir envoyé des forces spéciales pour « enlever » Laurent Gbagbo, ce que Paris a catégoriquement démenti.
 
source: AFP

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