Le sulfureux président de l’Assemblée nationale ivoirienne et membre influent du Front populaire ivoirien (Fpi) quitte le parti de Laurent et Simone Gbagbo trois mois jour pour jour après la chute brutale du couple. L’information est tombée hier comme un couperet sur les cous encore frêles des rares militants du Fpi qui osent encore s’afficher comme tels dans les rues d’Abidjan.
 
Celui-ci explique sa décision par le blocage qu’il y aurait au sein de l’ancien parti au pouvoir. Les autres membres influents du Fpi auraient rejeté toute proposition de changement tendant à faire évoluer les choses au sein du parti, souligne Mamadou Koulibaly. « Suite au cataclysme que nous venons de vivre, la haute direction du Fpi refuse toujours un congrès-bilan et exclut tout changement, même indispensable, qui pourrait l’affaiblir, s’abritant derrière le prétexte que tout changement serait assimilable à une traîtrise envers des camarades emprisonnés et exilés », a-t-il avancé pour expliquer sa décision.
 
Désormais, on ne parlera plus du Mamadou Koulibaly du Fpi, mais du parti « Lider » (Liberté et démocratie pour la République, le nouveau parti de Mamadou Koulibaly). C’est donc la saison des migrations au Fpi. Celui qu’on a connu comme une forte gueule du parti de Laurent Gbagbo s’en va  vers une nouvelle aventure, ayant senti que le climat était propice pour cette entreprise puisqu’il n’existe plus d’opposition valable dans le pays. Il y a donc un coup à jouer pour Mamadou Koulibaly et une place de leader de l’opposition à squatter. On peut, sans se tromper, avancer que le président de l’Assemblée nationale a saisi la balle au bond en abandonnant cette coquille vide aux Bété qui ont du mal à accepter un homme du nord à la tête du Fpi. Mais Mamadou Koulibaly est-il sincère dans sa démarche ?
 
S’il était sincère dans ses propositions de refondation de l’ex-parti présidentiel, pourquoi avoir attendu la chute de Laurent Gbagbo pour le faire ? Aurait-il peur du grand manitou du Fpi au point d’attendre que celui-ci tombe  de son piédestal  avant de faire ses propositions de réformes ? Difficile de comprendre cette logique.
 
Autre question, que fera-t-il de son fauteuil de député du Fpi à l’Assemblée nationale ivoirienne ? Va-t-il aussi présenter sa démission pour être en phase avec ses nouvelles opinions ou restera-t-il pour jouir des avantages de son poste ? Le mandat impératif est interdit donc Mamadou Koulibaly  peut continuer à fréquenter l’hémicycle tant qu’il le voudra, du moins jusqu’à la fin du mandat de l’actuel parlement.
 
Olivier A.
 
source:liberté hebdo togo

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