ABUJA (Reuters) – Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) vont demander aux Nations unies de donner aux casques bleus en Côte d’Ivoire un mandat pour une intervention militaire « en dernier recours », a-t-on appris jeudi en marge d’un sommet de l’organisation régionale.
 
« Les dirigeants ont convenu de s’adresser à l’Onu pour un mandat sur une intervention militaire en dernier recours », a déclaré à la presse le président de la commission de la Cedeao, James Victor Gbeho, en marge du sommet d’Abuja.
 
« (La Cedeao) demande au Conseil de sécurité de l’Onu de renforcer le mandat de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) pour permettre à cette mission d’user de tous les moyens nécessaires pour protéger les vies et les biens ainsi que pour faciliter le transfert immédiat des pouvoirs à M. Alassane Ouattara », précise le communiqué publié dans la capitale du Nigeria.
 
« (Elle) demande aussi au Conseil de sécurité de l’Onu d’adopter des sanctions internationales plus sévères à l’encontre de M. Laurent Gbagbo et de son entourage ».
 
De sources diplomatiques, on précise que ce mandat vise à donner aux quelque 12.000 casques bleus de l’Onu déjà présents en Côte d’Ivoire davantage de marge de manoeuvre pour protéger les civils.
 
L’ONU ACCUSE
 
L’appel de la Cedeao intensifie la pression exercée sur les Nations unies pour qu’elles agissent avec plus de fermeté en Côte d’Ivoire, qui semble glisser vers une guerre civile.
 
Le Conseil de sécurité doit se réunir vendredi pour examiner la situation en Côte d’Ivoire et réfléchir à de nouvelles sanctions contre Laurent Gbagbo.
 
Rencontrant jeudi matin des journalistes à Paris, Alain Juppé a appelé les casques bleus à « jouer leur rôle ».
 
« Ils ont le droit d’utiliser la force non seulement pour se défendre mais pour arrêter les combats et je demande au secrétaire général des Nations unies, comme je l’ai demandé au directeur des opérations militaires de l’Onu, de faire en sorte que l’Onuci joue son rôle », a dit le ministre français des Affaires étrangères.
 
Les casques bleus de l’Onuci assurent la protection d’Alassane Ouattara, qui a remporté le second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre au vu des résultats certifiés par l’Onu.
 
La mission de l’Onu a accusé les forces du président sortant Laurent Gbagbo, confirmé dans ses fonctions par un Conseil constitutionnel constitué de proches, d’avoir utilisé des armes lourdes contre les civils.
 
Guillaume N’Gefa, représentant de l’Onu pour les droits de l’homme à Abidjan, a affirmé jeudi que les forces loyales à Gbagbo avaient bombardé des quartiers considérés comme pro-Ouattara.
 
Au cours de la semaine passée, a-t-il dit, ils auraient fait 50 morts, portant le bilan total du conflit en cours à 462 morts.
 
D’après un habitant d’Abobo, des fusillades et des tirs d’armes lourdes ont encore retenti jeudi dans ce secteur de la capitale économique du pays considéré comme un bastion d’Alassane Ouattara.
 
Le gouvernement de Gbagbo rejette les accusations des Nations unies et accuse l’Onuci et les représentants de l’Onu de prendre fait et cause pour les « rebelles » qui, affirme-t-il, tentent de le renverser.
 
Kwasi Kpodo et Joe Brock, avec Tim Cocks à Abidjan et Elizabeth Pineau à Paris; Jean-Loup Fiévet, Henri-Pierre André et Bertrand Boucey pour le service français
 
source: reuters
 

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