Cela fait un an jour pour jour, ce 15 septembre, que s’est déroulé le procès inculpant l’ancien député Gnassingbé Kpatcha dans l’affaire de complot contre la sureté de l’Etat. Dix personnes dont Kpatcha, le demi-frère du chef de l’Etat sont écroués dans cette affaire.
 
Les avocats de la défense ont choisi cet anniversaire fatidique pour montrer, lors d’une conférence de presse, qu’ils n’ont pas baissé les armes et qu’ils comptent bien tout faire pour libérer leurs clients, injustement jugés coupables et ignoblement torturés. Ils demandent solennellement la libération de leurs clients au chef de l’Etat Faure Gnassingbé.
 
Que celui-ci soit égratigné par « le fait de perdre la face », ils peuvent le comprendre. C’est pourquoi le droit de grâce est instamment réclamé.
 
« Qu’il fasse au moins appel aux valeurs africaines qui nous sont chères : la famille », soutient l’un des avocats.
 
Ces libérations apparaissent aussi selon eux comme « un apaisement politique et social dans notre pays, et du crédit du discours officiel sur la réconciliation nationale ».
 
Des multiples demandes ont été envoyées, par tous les moyens possibles. Aucune n’a reçue de réponse. L’Etat persiste à faire « la sourde oreille ».
 
Outre le fait d’être « injustement accusés, emprisonnés et surtout torturés », les avocats dénoncent avec véhémence une « hérésie du droit » avec le rejet de la demande de révision de la condamnation à la cour suprême.
 
L’article 408 stipule que la révision peut être demandée quelle que soit la juridiction statuée.
 
« Un privilège qui devient une punition, alors que le but est de protéger les gens », tonne le doyen, Me Djovi Gally.
 
Il s’insurge contre le manque de respect des lois avec cette honteuse faute juridique que le Togo est le seul à détenir : oser juger un député, Kpatcha Gnassingbé, malgré son immunité parlementaire.
 
La défense s’étrangle presque devant cette injustice flagrante. C’est pourquoi le dossier va être porté le 30 octobre prochain devant la Haute Cour de Justice de la Communauté à Abuja.
 
Là-bas, ils espèrent enfin une impartialité et une honnêteté qui se doit à tout magistrat. Avec le rapport de la CNDH, relatant les actes de tortures qu’ont subi les détenus.
 
En premier lieu réfuté, le rapport dénote, avec détail et troublante similitude, les sévices moraux et physique infligés. Avec une telle force de faits, les avocats de la défense sont plus que confiants sur une issue qu’ils entrevoient heureuse.
 
Car cela fait 2 ans que le calvaire dure pour leur entourage, qu’ils sont privés de salaire.
 
« Il y a des familles derrière, des femmes, des enfants », s’apitoie l’avocat Ajavon Zeus Ata Messan.
 
Après l’établissement du rapport, un dédommagement de 10 millions de F CFA a été offert aux inculpés. Tous l’ont refusé.
 
Par honneur, par dégoût de cette tentative malheureuse de les acheter.
 
Pour la défense également, cette « offre est non seulement une insulte envers tous ce qu’ils ont endurés étant donné la somme ridiculement basse, mais c’est surtout une preuve de l’implication de l’Etat ».
 
Les avocats de la défense réclament 100 millions de F CFA par personne. Mais dans la tête d’un accusé, peu importe la prime si on a toujours des barreaux à sa fenêtre.
 
« La liberté n’a pas de prix », clôture Me Raphaël Kpandé-Adzaré. FIN
 
savoirnews
 

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