17 organisations de la Société civile et des formations politiques ont annoncé le mercredi 04 avril, la naissance d’un collectif pour sauver le Togo. Une initiative qui augure d’un large front pour la défense de la démocratie et l’Etat de droit au Togo.
 
Après quatre semaines de suspens, 17 organisations ( 7 ODDH, 2 OSC , 7 partis politiques et le Mouvement politique Sursaut-Togo) ont réussi à mettre en place un regroupement, dénommé Collectif « Sauvons le Togo ! ». La naissance de cette coalition a été annoncée le mercredi 04 avril 2012, lors d’une conférence de presse, par son Coordinateur désigné, Me Zeus Ajavon entouré à la table d’honneur par le président de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) Me Raphaël Kpanté-Adzaré et celui de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-Togo) Me Jil-Benoit Afangbédji.
 
A leurs côtés, un parterre de responsables d’Organisations de Défense des Droits de l’Homme (ODDH) et d’hommes politiques, dont trois candidats à la dernière élection présidentielle, Mme Brigitte Adjamagbo (CDPA), Jean-Pierre Fabre (ANC) et Agbéyomé Kodjo (OBUTS). Egalement du rendez-vous, le président de l’ADDI, le Pr Tchaboré Guogué, celui du PSR, Me Abi Tchessa, et Claude Améganvi du Parti des Travailleurs. Aucun responsable du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) dont le nom figure pourtant parmi les formations politiques membres, n’était présent au lancement qui s’est déroulé dans une salle à Brother Home, à Lomé.
 
L’idée du collectif a, selon Me Zeus Ajavon, germé depuis la constitution d’un collectif des ODDH. « Nous avions très vite compris que l’œuvre est titanesque et qu’il fallait ratisser large », a-t-il expliqué avant d’ajouter que ce front, fruit de 4 semaines de difficiles discussions, restent ouvert. Le président du CACIT a annoncé l’arrivée probable des syndicats et d’autres formations politiques au sein du collectif.
 
Les droits de l’homme et l’indépendance de la justice au centre des préoccupations
 
Dans une déclaration lue par Me Jil-Benoit Afangbédji, le Collectif « Sauvons le Togo ! », après avoir listé une litanie de violations des droits de l’homme et autres actes de corruption et de concussion, exige :
 
1) La démission sans délais du gouvernement qui s’est rendu coupable de faux et usage de faux
 
2) L’identification et la sanction de tous ceux qui ont participé à la falsification du rapport de la CNDH
 
3) La mise en œuvre effective et dans les meilleurs délais des recommandations formulées par la CNDH dans son rapport authentique
 
4) L’annulation de toutes les procédures et de tous les procès ayant conduit à l’arrestation et à la condamnation des personnes accusées dans l’affaire d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, ainsi que de ceux et celles de toutes les autres personnes torturées à l’ANR
 
5) Le dédommagement et la réintégration immédiate et sans condition des officiers et hommes de troupes injustement radiés de l’armée dans l’affaire de tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat
 
6) La révocation de tous les magistrats ayant connu des affaires dans lesquelles les personnes mises en cause, ont fait cas, de manière concordante, précise et persistante, d’actes de torture et autres formes de traitements cruels, inhumains ou dégradants sur leur personne à l’ANR et ailleurs, mais qui ont continué les procédures jusqu’à condamnation.
 
L’instrumentalisation de la justice, les violences récurrentes à l’Université de Kara et le retour à la Constitution de 1992 avec comme principal objectif, la création de conditions d’une alternance au pouvoir, ont également meublé les préoccupations des responsables du Collectif « Sauvons le Togo ! ». Ces derniers ont appelé les Togolais à observer une journée de jeûne et de prières qui sera couronnée par une grande cérémonie œcuménique, le 15 avril prochain.
 
La transparence des élections comme autre challenge
 
« Le collectif va s’organiser de façon à ce que les élections qui vont être organisées, soient transparentes », a affirmé le Coordinateur sous les ovations de l’assistance, qui reste fortement marquée par l’expérience du collectif M23 dans le succès de la dernière élection présidentielle au Sénégal. Un challenge sur lequel Me Raphaël Kpanté-Adzaré a également insisté évoquant la nécessité de la mise en œuvre des recommandations contenues des les rapports des missions d’observation électorale de l’Union européen, en 2007 et 2010, mais aussi les réformes institutionnelles (Cour Constitutionnelle, HAAC, CENI…) afin d’assurer la tenue d’élections transparentes et apaisées.
 
« Depuis 1990, il n’y a jamais eu d’élections totalement transparentes au Togo », relève Me Zeus Ajavon (ancien membre de la Commission électorale), et Raphaël Kpanté-Adzaré de le relayer, « si nous voulons rompre avec le cycle, élections, contestations,répressions, dialogue, il faut se mobiliser pour obtenir les conditions pour l’organisation d’élections crédibles ». Un appel est lancé dans ce sens par les responsables aux populations. Ils estiment que ce nouveau Collectif en ce qu’il met devant les ODDH dans le même regroupement avec les partis politiques, assure des chances d’un succès
 
Améga Koffi
 
Le Canard Indépendant N° 379 du 06 avril 2012
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here