Décidément, le RPT est la définition, à la fois du faux, du flou et de l’incongru. Deux dialogues politiques simultanés avec l’opposition, dans deux cadres parallèles, voire antagonistes. On finira par mesurer la réputation du Togo, après la torture, à la quantité de ses dialogues. Le pays en a connu, ces vingt dernières années, un nombre impressionnant, sous toutes les formes, sous tous les noms, qui donne du vertige. On s’y perd. Et, pour trouver pareille prouesse ailleurs sur le continent, il faudra consulter le livre Guinness des records. Les tiroirs de l’histoire du Togo débordent de dialogues. Les deux qui se tiennent en ce moment, naturellement, ne sont pas promis à un brillant destin. Doit-on continuer de tourner sur place ?
 
Il faut avoir le cœur bien accroché pour revisiter le chemin parcouru, disons plutôt, le temps perdu : Négociations FAR-Eyadéma, Février – Avril 1991 ; Accords COD/FOD-Eyadéma, 12 Juin 1991 ; Conférence Nationale Souveraine, juillet – août 1991 ; Nouveau Contrat social GUN-Opposition-RPT, 30 décembre 1991 ; Commission mixte paritaire Opposition-RPT, 28 juillet 1992 ;Négociations de Colmar (France), 8 février 1993 ; Accords de Ouagadougou, 11 juillet 1993 ; Réconciliation Armée-Nation, 23 Avril 1993 ; Accord RPT – Partis de l’opposition démocratique en 1998 ; Accord cadre de Lomé (ACL), 9 au 11 juin 1999 ;Vingt-deux(22) engagements du RPT auprès de l’Union Européenne, Avril 2004 ; Accord politique de base (APB), Novembre 2005 ; Accord politique global (APG), 20 août 2006 ; CPDC ; CPDC rénové ; CVJR ;Accord RPT–UFC, 27 mai 2010 ; Dialogue RPT-ANC-CAR, Février – Mars … 2012
 
La liste est longue, fastidieuse. Elle laisse surtout pantois. Quelles recommandations sortiront des dialogues actuels et qui n’ont pas été prises lors des initiatives semblables du passé ou de la Conférence Nationale ? Aucune ! Tout a été déjà fait et dit, refait et redit. Ce qui manque, c’est la traduction des bonnes intentions dans la pratique par le parti qui s’agrippe au pouvoir. Malgré que tout se dérobe sous ses pieds, le RPT ne veut pas lâcher du lest. Toujours fécond et imaginatif dans les fausses solutions. Protégé par une phalange de tortionnaires galonnés abusivement appelés Forces Armées Togolaises. Cela va de soi, le pays, à un rythme effréné, s’effondre et voit, sur le plan des valeurs morales, tous ses repères virer dans le négatif.
 
La question n’est plus de savoir s’il faut continuer à multiplier les dialogues. Les Togolais, la communauté internationale, pour l’essentiel, tous les observateurs sérieux ont compris que le régime cruel et cauteleux du RPT, un agglomérat d’assassins endimanchés, joue d’un mélange de terreur, de dialogues, d’élections truquées et de lobbying pour se maintenir au pouvoir. A l’aune de la décrispation socio-politique et de la moralisation de la vie publique, la chute de ce régime ne pourra être que tout bénéfice pour l’ensemble des Togolais, pour les amis traditionnels du Togo, l’Union Européenne notamment. Le peuple quant à lui, n’ayant plus rien à perdre, est prêt à jouer sa partition pour l’avènement, au Togo, d’un nouvel ordre moral en politique. Reste que ses leaders de l’opposition doivent apprendre à maintenir le cap de la fermeté, à marquer eux aussi des points. Pour ne pas être ces « opposants stipendiés, sans mémoire ni principes » que le RPT abêtit à loisir et qu’il happe, à intervalles régulières, dans la tourmente de ces dialogues sans queue ni tête.
 
KodjoEpou
 
Washington DC
 
USA

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