Paradoxalement et suite à une succession de mobilisation grandissante du peuple togolais, le Collectif Sauvons le Togo (CST) a réussi le tour de force d’ouvrir la voie à une bipolarisation politique au Togo. Il y a ceux qui soutiennent « mordicus » le système militaro-civil de Faure Gnassingbé avec les partis comme les ex-RPT, UNIR, AGO, avec l’appui de plus en plus visible de la partie non-républicaine des forces armées togolaises (FAT), et de l’autre, tout un assemblage de partis politiques et d’organisations de la société civile, de plus en plus déterminés à ne plus faire confiance aux élections au Togo pour l’avènement d’une alternance politique capable d’opérer une rupture avec la gouvernance corrompue du régime de Faure Gnassingbé.
 
Cet assemblage constitue ainsi l’émergence d’une l’alternative politique, qui peut dans les circonstances actuelles envisager objectivement le succès de 45 ans de lutte à l’issue du bas de fer déterminé engagé avec le pouvoir. En effet, Faure Gnassingbé qui aurait pu être au cœur de la solution au problème du Togo devient la pierre angulaire du problème togolais. Aussi son départ négocié n’est plus une hypothèse d’école, surtout si les militaires républicains se décident eux aussi à « sauver le Togo ».
1. FAURE GNASSINGBE S’ENTÊTE ET CHOISIT LA METHODE PAC
 
Le CST porte bien sûr des revendications qui auraient pu être considérées comme recevables par le pouvoir. Mais le traitement infligé aux manifestations pacifiques, lors des événements politiques des trois derniers mois au Togo – tant à Lomé mais aussi à Kara et dans l’ensemble du pays – ont clairement démontré que le pouvoir de Faure Gnassingbé ne contrôle pas une grande partie de son armée non-républicaine. A ce titre, il est obligé de négocier au point que des propositions de négociations formulées par l’ex-premier ministre avec le CST ont été purement et simplement rejetées. Cela a abouti au changement de gouvernement. Mais au lieu d’entamer un processus de négociation, c’est la méthode PAC « Pied au cul » qui a prévalu, c’est-à-dire le choix entre le « faux dialogue », le non-respect de la Constitution par les interdictions de manifester et pire la violence par l’interventionnisme unilatéral des forces du désordre et de l’infiltration.
 
La réaction a été directe. Le CST, grâce à l’ampleur des manifestations et l’adhésion de la population sur l’ensemble du territoire togolais a compris que Faure Gnassingbé n’est pas prêt à négocier quoi que ce soit. Celui-ci tente de jouer la montre dans l’espoir de se perpétuer au pouvoir pour renouveler son mandat encore au moins deux fois en 2015 et 2020. Alors face à cette perspective, les populations qui souffrent de l’augmentation de la pauvreté et de la confiscation des richesses par les oligarchies rentières autochtones sévissant dans la périphérie de Faure Gnassingbé – sans compter les soutiens des secteurs privés occidentaux -, ont choisi non plus de se contenter de s’indigner, mais par la détermination dans l’action politique citoyenne, de témoigner à Faure Gnassingbé qu’il n’a pas le monopole de la puissance. La Constitution togolaise dans son article 150, permet à tout citoyen togolais d’objecter face à des injustices criardes et au non-respect du droit. Le CST a choisi donc comme stratégie de se faire entendre par la désobéissance civile. Même les femmes sont appelées au secours pour sauver le Togo en optant pendant une semaine au moins pour l’abstinence, une forme originale de la grève du sexe. 1
 
2. QUI CREE LA CONFUSION AU TOGO ? CHERCHEZ BIEN !
 
Le Togo d’aujourd’hui n’a plus besoin de tous les Togolais et Togolaises pour mener le changement. Il existe en effet aussi, parmi la population et plus particulièrement parmi ceux qui poursuivent des objectifs autres que le bien commun du peuple togolais, des individus et entités morales qui travaillent contre l’avènement de la démocratie et donc de la liberté au Togo. Le peuple togolais doit pouvoir les identifier pour déjouer leurs plans et se méfier de leur technique d’autocensure et surtout d’orientation mensongère sous des apparences de «braves gentilles personnes » à l’écoute des citoyens. Certains responsables Togolais se sont spécialisés avec brio, dans l’organisation du retard de l’alternance et l’organisation de la perpétuation au pouvoir de Faure Gnassingbé, pourvu qu’eux-mêmes ou leurs affidés puissent trouver grâce financièrement auprès du système. Ce sont des agents qui travaillent contre l’autodétermination du peuple togolais. Leur seul et unique but est de créer la confusion et faire patienter le peuple en promettant des lendemains moins pénibles pourvu que la continuité soit assurée. Une partie des ecclésiastiques rentre dans cette catégorie et croit que personne ne peut les démasquer…
 
Aussi, malgré les conditions difficiles, l’ensemble des partis de l’alternance semblent avoir enfin compris que c’est la bipolarisation de la vie politique, la division de l’armée avec l’adhésion de la partie républicaine aux objectifs du CST, du FRAC et des partis et organisations de la société civile amis, qui construiront le Togo de demain. Il importe donc d’avoir d’ores et déjà des pistes de sortie de crise qui reposeront sur des approches paritaires. La bipolarisation sous forme d’un « bloc uni » prenant en compte la diversité et les spécificités de toutes les composantes, faisant face de manière déterminée et sans compromission au pouvoir UNIR/AGO de Faure Gnassingbé, devrait faciliter cette approche.
 
3. LA BIPOLARISATION SUPPOSE DES PROPOSITIONS DE SORTIE DE CRISE

 

Dr Yves Ekoué AMAÏZO

Coordinateur général

François  FABREGAT 

       Directeur de la Communication

 

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