Le pape a appelé à la « compassion et à la solidarité fraternelle » pour aider les 12 millions de personnes touchées par la « tragédie ».
 
Selon l’ONU, des dizaines de milliers de personnes sont mortes ces dernières semaines en Afrique de l’Est, victimes de la pire sécheresse depuis 60 ans.
 
Le pape Benoît XVI a appelé dimanche le monde à sortir de l’indifférence et à s’engager contre la famine et la sécheresse qui menacent 12 millions de personnes dans la Corne de l’Afrique. « Nous ne devons pas être indifférents à la tragédie de la faim et de la soif », a lancé le pape devant des centaines de pèlerins venus à Castel Gandolfo, sa résidence d’été près de Rome, pour la prière hebdomadaire de l’angelus. « De nombreux frères et soeurs de la Corne de l’Afrique souffrent des conséquences dramatiques de la famine aggravée par la guerre et l’absence d’institutions stables », a poursuivi Benoît XVI, en appelant à la « compassion et la solidarité fraternelle ». Le pape s’est référé aux passages des Évangiles sur la multiplication des pains et la pêche miraculeuse par le Christ : « Jesus nous rappelle notre responsabilité de tout faire pour aider ceux qui ont faim et soif. »
 
« C’est une tâche immense. En ce temps de vacances, n’oublions pas d’ouvrir nos coeurs et nos mains pour venir en aide à ceux qui en ont besoin », a poursuivi Benoît XVI. Selon l’ONU, des dizaines de milliers de personnes sont mortes ces dernières semaines en Afrique de l’Est, victimes de la pire sécheresse depuis 60 ans, qui touche toute la région : Somalie, où l’ONU a décrété formellement la famine dans deux régions du Sud, Éthiopie, Kenya, Djibouti, Soudan et Ouganda. Vendredi l’ONU a demandé 1,4 milliard de dollars supplémentaires pour venir en aide à 12,4 millions de personnes.
 
1,4 milliard de dollars manquants
 

Kenya : Reportage sur la sécheresse dans la Corne de l’Afrique

 
Le nouveau montant demandé porte à 2,4 milliards de dollars la somme réclamée alors que les agences de l’ONU et leurs partenaires ont reçu jusqu’ici un milliard de dollars des donateurs. « Sans ces contributions supplémentaires, l’impact de la famine pourrait s’étendre sur tout le sud de la Somalie et au-delà des frontières des pays voisins d’ici un ou deux mois », a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé avoir effectué le deuxième vol de son pont aérien sur la capitale Mogadiscio, et acheminé ainsi 28 tonnes sur la capitale somalienne depuis le début de l’opération mercredi.
 
Un avion avec à son bord cinq tonnes de biscuits énergétiques a aussi atterri à Gedo (sud). Mais le quotidien officiel du Vatican, l’Osservatore Romano, a souligné qu’une « course contre la montre » était ouverte pour sauver des vies en Somalie et a appelé la communauté internationale à y jouer un rôle de médiation plus actif dans le confit interne. « Si les acteurs internationaux n’y réussissent pas, alors même un effort international massif des agences de l’ONU, y compris le pont aérien du PAM, et des organisations non gouvernementales, ne fera au mieux qu’atténuer le caractère d’urgence » de la crise, écrit le journal. Vendredi également, le président américain Barack Obama a souhaité une « réponse internationale » à la famine, déplorant que la situation n’ait pas encore suffisamment attiré l’attention.
 
La reprise jeudi de violents combats dans Mogadiscio entre la force africaine (Amisom) et les insurgés islamistes shebabs a compliqué la situation, et avait fait craindre une interruption des opérations aériennes humanitaires. Qui plus est, les insurgés ont affirmé récemment que la sécheresse qui sévit dans les zones sous leur contrôle en Somalie est combattue localement avec succès par les « musulmans », mais est exploitée à des fins politiques par les « infidèles étrangers ».
source: AFP via lepoint.fr
 

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