Le groupe Orabank a remporté l’appel d’offres de l’État togolais pour la privatisation de la Banque togolaise pour le développement (BTD).

 
Très actif sur le front financier en Afrique de l’Ouest et centrale au cours des 12 derniers mois, le groupe bancaire régional Oragroup, holding de la banque Orabank, implantée au Togo, en Guinée, au Tchad, au Bénin, au Gabon et en Mauritanie, a racheté la Banque togolaise pour le développement (BTD). C’est l’un des quatre établissements publics (Union togolaise de banque, Banque togolaise pour le commerce et l’industrie et Banque internationale pour l’Afrique-Togo) qui font l’objet d’un processus de privatisation débuté en 2008 et encouragé par le FMI et la Banque mondiale.
 
Contrôlé par Emerging Capital Partners (ECP), un fonds de capital-investissement afro-américain spécialisé sur l’Afrique, Oragroup a misé 20 milliards de F CFA (30,5 millions d’euros) sans aucune garantie de passif, devançant notamment ses concurrents Ecobank et Attijariwafa. « C’est une belle opération pour l’État : Oragroup a été le mieux disant », confie une source proche du ministère de l’Économie et des Finances.
 

Un bilan de 115 millions d’euros

 
Le total bilan de la BTD se chiffrait à 115 millions d’euros en 2010. La transaction sera finalisée au cours des prochains jours par le gouvernement togolais avant d’être soumise à la validation de la commission bancaire de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Oragroup possède quant à lui plus de 38 agences à travers l’Afrique subsaharienne et son total bilan est estimé à 690 millions d’euros. Il est déjà présent au Togo depuis 2004, date à laquelle il a racheté la SNI dans le cadre d’une première vague de privatisation des établissements publics togolais. Cette filiale fait partie de ses plus performantes avec 109 % d’augmentation de son produit net bancaire entre 2010 et 2011.
 
L’UTB toujours en vente
 
Une autre banque aurait dû être privatisée par l’État togolais, l’Union togolaise de banques (UTB). Mais l’offre de 5 milliards de F CFA avec garantie de passif proposée par le marocain Attijariwafa Bank aurait été jugée insuffisante par l’État qui envisagerait de relancer le processus de cession. « La prochaine étape sera l’appel d’offres de la BTCI et de la BIA, prévu en septembre », révèle enfin une source proche du dossier.
 
Source : Baudelaire Mieu / jeuneafrique.com
 
Commentaires
 
Cela fait plusieurs années que dure le processus d’assainissement du secteur financier public au Togo. L’un des piliers importants de ce processus est la privatisation des quatre banques publiques BTD, BIA, BTCI et UTB. Des institutions comme la Banque Mondiale ont investi beaucoup de ressources dans ce processus supervisé en partie par le Secrétariat permanent pour le Suivi des Politiques de Réformes et des Programmes financiers. Mais c’est en tout cas dans un flou total qui d’ailleurs fait le lit à des rumeurs, que ce processus a été conduit jusqu’à présent. Sinon comment comprendre qu’un tel processus ait été conduit jusqu’à l’adjudication du marché relatif à la privatisation de la BTD, sans qu’aucun communiqué officiel n’ait été publié et que ce soit sur le site d’un média international que l’on apprenne l’information.
 
Contacté par notre Rédaction, le Secrétaire permanent pour le Suivi des Politiques de Réformes et des Programmes financiers, AHARH-KPESSOU Mongo, a bel et bien confirmé que l’institution qui est sur le point de devenir désormais actionnaire majoritaire en lieu et place de l’Etat au sein de la BTD a été déjà identifiée, sans indiquer son nom. Il se contente d’affirmer que « le processus est toujours en cours », mais que la Commission bancaire (institution de l’UEMOA qui supervise le secteur bancaire dans la zone) doit d’abord donner son avis favorable avant que le ministre de l’Economie et des Finances ne prenne un décret officiel pour officialiser l’information.
 
Jusqu’à hier après-midi, aucune information n’était disponible sur les portails électroniques du Secrétariat chargé des réformes, en dehors d’un « Avis de pré-qualification international dans le cadre des privatisations de la BIA-Togo, de la BTCI, de la BTD et de l’UTB » qui date de juillet 2011 et qui renseigne que la BTD disposait d’un total de bilan de 76 milliards de FCFA.
 
En tout cas, le groupe « Jeune Afrique » croit savoir qu’il s’agit bien de Orabank, le prochain propriétaire majoritaire de la BTD, le groupe là-même qui a récemment jeté son dévolu sur la défunte Financial Bank dans notre pays.
 
Si on en est arrivé à privatiser ces institutions qui jusqu’à récemment, font partie du patrimoine national togolais, c’est parce qu’on a justement constaté qu’elles étaient gérées de façon catastrophique. Si leur privatisation devrait être la solution, elle ne doit pas se faire au détriment de la transparence. L’Etat a le devoir de communiquer abondamment autour de ce processus qui affectera directement ou indirectement le peuple. Parce que, d’abord, les clients de cette banque ont le droit de tout savoir ; ensuite parce que la nation qui « perd » ses institutions doit aussi connaître les tenants et les aboutissants de la démarche. Autre chose que cela ne seraient que des « togolaiseries », du bradage de biens publics.
 
 
Maxime DOMEGNI
 
lalternative-togo.com
 

1 commentaire

  1. Il faut être folle pour marcher nu; je souhaitrais voir les grosses fesses de celle là même qui a demendé aux autres de marcher nu; marcher nu ne changera rien. Le problème du Togo est plus ethnique que politique. Même si Faure quittait le pouvoir à l’instant je ne vois pas qui du CST pourra gérer le pays et garantir la stabilité. Il ne suffit pas de rester dans un seul et même quartier et prétendre gouverner le Togo dans son entièreté. Il faut revisiter l’histoire du Togo pour mieux le comprendre. L’exemple du Mali est là; il a fallu d’un petit vent pour qu’on se rende compte que leur démocratie était une coquille vide. Une démocratie forte=une armée forte.

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