Lentement mais sûrement, on est arrivé au jour J, le premier des trois jours de manifestations prévus par le Collectif « Sauvons le Togo » à « la Place Tahrir du Togo », Déckon. Les hostilités commencent donc ce matin avec la gigantesque marche qui va quitter le Château d’eau de Bè et chuter sur la place Déckon sur le boulevard du 13 janvier.
 
Depuis l’annonce de ces manifestations par le CST, des campagnes ont été menées à travers tout le pays pour mobiliser les populations et les faire adhérer à la plateforme citoyenne pour un Togo libre et démocratique du Collectif. Ce week-end encore, les responsables du Collectif étaient à Aného et à Tsévié où ils ont rencontré les populations et leur ont expliqué le bien fondé de leurs actions. C’était dans une liesse totale que les populations d’Aného et de Tsévié ont accueilli la délégation. « Nous sommes prêts pour Déckon 2. Nous avons confiance au CST. Nous sommes fatigués de ce régime, regardez vous-mêmes l’état de notre ville. Bientôt, Aného n’existera plus. Nous sommes pris entre la mer et le Lac, mais cela ne dit rien à ceux qui prétendent diriger ce pays. Nous les jeunes dépendons encore de nos parents, parce que ne trouvant pas de travail. C’est la misère ici », a déclaré un natif d’Aného. La détermination des populations de cette ville est sans commune mesure. Certains sont même prêts à descendre à Lomé aux côtés des manifestants. « Je soutiens toutes les initiatives du CST visant à sortir notre pays de cette situation. Je viendrai personnellement à Lomé pour participer à ces manifestations. J’y étais les 12 et 13 juin derniers. Faure Gnassingbé doit partir. On ne gouverne pas un pays comme ça. Nous avons fait tout, mais nos enfants sont toujours avec nous à la maison, sans rien faire. On en a marre », a pesté une dame rencontrée à Aného par nos confrères de la radio Légende. A côté de ces meetings qui se déroulaient sur la place publique, certains membres de la délégation ont fait du porte-à-porte en allant dans les maisons pour parler aux gens.
 
Au moment où le CST mène ces campagnes de mobilisation auprès des populations, le pouvoir de Faure Gnassingbé, quant à lui, fait une contre campagne et met en alerte sa machine répressive pour dissuader les populations. On en a pour preuve la publication d’un communiqué mensonger du ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Gilbert Bawara et la sortie menaçante et fracassante du nouveau ministre de la Sécurité, le Colonel Yark Damehane hier sur une radio privée de la place, montrant ainsi la fébrilité du régime. Mais cela ne semble pas ébranler la détermination des populations, surtout des organisateurs qui mettent en garde le pouvoir contre toute dérive. « Le choix répressif sera suicidaire pour Faure Gnassingbé », a averti Agbéyomé Kodjo, Président national de l’OBUTS, membre du CST. Pour ce dernier, le Collectif a pris soin de mener une campagne auprès des organisations internationales de défense des droits de l’Homme et des chancelleries. Le pouvoir est donc bien averti. « Monsieur Yark et les forces de l’ordre auront une belle journée à passer avec nous demain (ndlr, aujourd’hui), s’ils veulent nous réprimer », a renchéri Eric Dupuy, Secrétaire à la communication de l’ANC, qui a ensuite appelé les populations à braver les menaces et intimidations du pouvoir, à ne pas céder à la peur et à sortir massivement dans les rues durant les trois jours.
 
Rien ne semble visiblement arrêter le CST et ses responsables. Déckon 2 aura donc bel et bien lieu. Le ton va être donné ce matin. Tous les yeux sont donc braqués sur Lomé pour observer le comportement de la machine répressive du régime de Faure Gnassingbé. Déjà, des indiscrétions font état de milices du pouvoir convoyées vers Lomé pour faire le sale boulot. On attend de voir la suite.
 
 
K. I.
 
lalternative-togo.com
 

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