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En sept ans d’exercice du pouvoir, au moins quatre supposées affaires de coup d’Etat qui éclaboussent le régime Faure Gnassingbé ! Et après le « spécial cadeau de Pâques » en 2009 impliquant Kpatcha Gnassingbé, son demi-frère, une affaire dont les prolongations se jouent devant la Cour de Justice de la Cedeao, c’est le « spécial cadeau de Noël » qui agite le pouvoir. Plusieurs personnalités y sont citées. Mais le plus renversant, c’est que des sources y impliquent Gabriel Améyi, président de la FTF déjà dans la tourmente, faute à ses malversations financières monstres et Yark Damehame, l’actuel ministre de la Sécurité.
 
Dans cette énième affaire de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat, celui que les informations accusent d’être l’instigateur ou du moins, le potentat financier de cette opération visant à renverser le régime Faure Gnassingbé, Messan Agbéyomé, a déjà apporté, au travers d’un communiqué de presse rendu public le 22 décembre dernier, un démenti formel et dénoncé la théorie du complot. Dans une interview accordée à l’agence afreepress et à la radio Kanal FM, il récuse encore une fois cette accusation : « On dit que j’aurais donné de l’argent pour aller acheter des armes en Guinée Conakry pour venir renverser le régime. Je ne sais pas si la Guinée Conakry est un pays fabriquant d’armes, mais dans tous les cas, je dis que je ne suis ni de près ni de loin mêlé à cette accusation » et se veut plus incisif : « Je crois que nous sommes dans une théorie du complot et je pense que c’est une mauvaise plaisanterie au moment où le pays se trouve dans une confusion politique, économique et sociale, au moment où la détresse est l’invité d’honneur de tous les foyers de notre pays ; je pense que le pouvoir a autre chose à faire que de divertir les populations ».
 
Mais visiblement, cela n’entame en rien la détermination du Service des recherches et d’investigation de la Gendarmerie (SRI).
 
Il a déjà interpellé pas mal d’individus qu’Agbéyomé Kodjo considère comme des imposteurs et avec lesquels il déclare n’avoir pas d’accointances : « Je n’ai pas de relations privilégiées avec les imposteurs, parce que ceux qu’on cite qu’on aurait interrogés, il y a un que j’ai connu, mais qui n’est pas de ma fréquentation, qui n’est pas mon ami qui dit que c’est quelqu’un qui a dit et lui, il a entendu ». Pourtant, à en croire les informations, ceux-ci l’auraient directement impliqué dans le projet de coup d’Etat. Mais pas que lui. Les sources citent également Pascal Bodjona, Sow Bertin Agba déjà en difficultés dans une ténébreuse affaire de tentative d’escroquerie sur un Emirati comme impliqués dans ce nouveau (vrai faux ?) projet de coup d’Etat. La manœuvre viserait à leur porter l’estocade, en compliquant davantage leur situation, déjà très inconfortable.
 
Mais le plus ahurissant, c’est que ces imposteurs, comme Messan Agbéyomé les appelle, auraient impliqué le Col. Yark Damehane dans ce supposé projet qui défraie à nouveau la chronique.
 
Présentation du scénario
 
Les informations accusent Agbeyome Kodjo de financer une opération illicite d’achat d’armes aux fins de déstabiliser le régime Faure Gnassingbé. Selon les mêmes sources, ces armes devraient être achetées en Guinée-Conakry et acheminées au Togo. Mais que diantre, vient chercher Gabriel Améyi dans cet embrouillamini ? Selon les informations, ces armes, une fois achetées, devraient rentrer au Togo par Womé, une localité d’où est originaire Gabriel Améyi et où il fait la pluie et le beau temps. Le voilà, dans une zone de turbulences à multiples facettes d’où nul ne sait s’il pourra se sortir. D’abord ses ennuis avec la FIFA qui lui a retiré son pouvoir de signature, conséquence de ses multiples malversations financières à la tête de la FTF, ensuite ses bisbilles avec Faure Gnassingbé depuis qu’il lui a tenu la dragée haute en briguant, contre sa volonté le poste de président de la FTF. Bon à savoir, le candidat qui avait les faveurs du locataire du Palais de la Marina était Essoyaba Boukpessi, battu à plate couture par Gabriel Améyi.
 
Quant au Col. Yark Damehane, l’actuel patron de la Sécurité au Togo, c’est sa supposée inaction face à ce prétendu trafic illicite d’armes visant à déstabiliser le régime Faure Gnassingbé qui lui vaudrait tous ses ennuis actuels. Au plus fort de l’affaire Bodjona, on avait annoncé qu’il était dans le collimateur des sécurocrates, pour avoir retardé l’échéance de l’arrestation de Pascal Bodjona. Des informations assurent qu’il aurait d’ailleurs piqué une crise, en apprenant son implication dans un projet pareil, surtout qu’il sait comment les gens dans l’ombre manipulent ces genres d’affaires.
 
Parallèlement à ce dossier, une affaire d’empoisonnement de la 1ère dame de fait du Togo Ingrid Awadé, serait à l’origine des ennuis des instigateurs présumés. Cette affaire, c’est du pain béni pour les politiciens en mal de revanche d’assouvir leurs desseins malsains. C’est donc la nuit des longs couteaux dans le sérail.
 
Elle est également en cours et gérée concomitamment avec le présumé coup d’Etat en préparation, par la Gendarmerie nationale et le Directeur de Cabinet du ministère de la Défense, le Col. Bitenewé Kouma. Au nombre des personnes interpellées et déjà auditionnées, on compte deux journalistes de la presse privée. Et si ceux-ci ont été remis en liberté après leur audition, tel n’est pas le cas de la plupart des personnes entendues. C’est d’ailleurs l’un d’entre eux, connu pour avoir la langue bien pendue et de jouer à un rôle d’agent double ou de mouchard, qui aurait déballé tout à un ancien Conseiller de Faure Gnassingbé, qui n’est plus très visible sur la scène politique. Nostalgique de son temps de gloire et soucieux de revenir à la surface, il aurait mis la puce à l’oreille de la puissante DG. L’affaire fait grand bruit actuellement dans le sérail du pouvoir, et plusieurs interpellations aussi surprenantes les unes que les autres sont pressenties dans les tout prochains jours.
 
En sept ans seulement de gouvernance, au moins quatre projets de coups d’Etat montés de toutes pièces pour se débarrasser des personnes de son entourage devenues encombrantes, ou accusées de rêver de son fauteuil présidentiel. Le pouvoir Faure Gnassingbé révèle qu’il est frileux et dans un état permanent de psychose. Et dans une certaine mesure, ces incessants dossiers restent l’aveu de l’illégitimité de Faure Gnassingbé. Affaire à suivre.
 
Magnanus FREEMAN
 
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