André Johnson : « Je ne veux plus aujourd’hui m’inscrire dans cette démarche démagogique. Ce qui m’attriste, c’est que la haine qui prédomine désormais à l’ANC. Je ne veux plus de cette logique manichéenne qui consiste à dire qu’il y a d’un côté les bons et de l’autre les méchants. Le plus important est de permettre au Togo d’avancer. »
 
Décidément le dernier né dans le landerneau politique ANC est déjà en difficulté. Le parti incarné par le « fougueux » Jean-Pierre Fabre commence par connaitre des désertions. L’un des poids lourds du parti André Johnson qui occupe le poste de secrétaire général adjoint du parti, vient de claquer la porte au nez du président Jean-Pierre Fabre.
 
Le déserteur ne supporte plus la politique des « marches » de protestation inventée par Jean-Pierre Fabre pour conquérir le pouvoir. Du jamais vu n’est-ce pas ? Cette politique qui n’existe nulle part ailleurs a fini par lasser André Johnson à tel point qu’il a abandonné la barque au risque qu’on le met dans le même panier que des hommes peu féconds. En tout cas André s’est finalement démarqué de ce lot d’individus qui ont bâti leur stratégie politique sur exclusivement les marches.
 
« Je suis un homme qui adhère à une dynamique par conviction. Je note avec beaucoup de regret que le réalisme et la lucidité semblent avoir abandonné les rangs de l’ANC. Le maintien des marches hebdomadaires comme la seule solution pour faire aboutir nos revendications n’a pas de sens » a affirmé à notre confrère republicoftogo M. André Johnson.
 
En clair, l’homme très instruit et bien éduqué, a décidé avec courage de laisser Jean-Pierre Fabre et ses affidés continuer leur politique sans issue en marchant chaque samedi de Kondjindji à la plage pour aller débiter des inepties aux poissons de la mer. Un homme équilibré ne peut pas continuer sur cette voie. C’est pour cela que l’ex SG adjoint, André Johnson après réflexion, a décidé de quitter ce club dont la tête de pont Jean-Pierre Fabre imbu de lui-même et sourd aux propositions des uns et des autres continue sa politique qui l’amènera inéluctablement dans le mur. Lorsqu’on se dit qu’on incarne le leadership de l’opposition, tout en contestant la gestion du parti au pouvoir, on est toujours ouvert au dialogue. Mais malheureusement le président de l’ANC qui n’est jamais de cet avis s’oppose sans vergogne à toute idée de dialogue.
 
Comment une opposition qui récuse certaines choses et en réclame d’autres, une opposition qui refuse de discuter avec l’autorité peut penser obtenir satisfaction à ses revendications juste en marchant chaque samedi ? Jean-Pierre Fabre et ses affidés ont martelé lors de leur meeting à la plage qu’ils réclament les réformes institutionnelles et constitutionnelles. Le gouvernement très sensible à cette revendication invite toute la classe politique à un dialogue inclusif pour débattre de tous ces sujets. A la grande surprise des Togolais lucides et de la communauté internationale, le président de l’ANC dit non à ce dialogue. « Nous n’irons jamais à ce dialogue » à martelé Jean-Pierre Fabre au cours d’une de leurs marches hebdomadaires à la plage. Nombreux sont les Togolais qui se demandent ce que veulent Jean-Pierre Fabre et ses amis.
 
On en était là lorsque le gouvernement décide de faire une proposition de loi pour réglementer les manifestations publiques comme le précise l’article 30 de la constitution. Les organisations de la société civile, les partis politiques dont l’ANC et des personnalités ont décrié cette loi et ont réclamé son amendement. Le gouvernement très sensible à ces multitudes réactions, a instruit le ministre de l’administration territoriale M. Pascal Bodjona pour impliquer les contestataires à revisiter le texte dans son ensemble. Evidemment tous les contestataires du texte notamment les organisations de la société civile, les professeurs de droit et les partis politiques à l’exception de l’ANC qui continue de réclamer farouchement le retrait pur et simple du texte, ont tous contribué à la révision consensuelle desdits textes.
 
En clair l’ancien parti d’André Johnson, l’ANC dit non à tout et ne veut pas non plus dialoguer. C’est justement cette politique de refus catégorique de toute discussion avec l’autre qui a amené André Johnson à claquer la porte. « Compte tenu de la complexité de la situation politique au Togo, nous n’avons pas d’autre alternative, à l’heure actuelle, que des discussions franches avec le pouvoir et avec nos adversaires » a indiqué André Johnson à notre confrère de republicoftogo.com.
 
Ce qui est sûr c’est que André Johnson a abandonné l’ANC qui ressemble à un bateau qui se bat contre la tempête sur la mer. Selon certaines sources proches du président de ce parti, le départ d’André a porté un coup dur à l’ANC car à la création du parti, Jean-Pierre Fabre et ses affidés ont fait croire que tous les cadres de l’ancienne UFC ont quitté Gilchrist Olympio. Aujourd’hui cette affirmation au relent égoïste laisse apparaitre des fissures car selon certaines indiscrétions il n’est pas exclu qu’il puisse avoir d’autres départs dans les jours à venir. « Je ne veux plus aujourd’hui m’inscrire dans cette démarche démagogique.
 
Ce qui m’attriste, c’est la haine qui prédomine désormais à l’ANC », devait souligner André Johnson. Comme lui, certains cadres sont exacerbés par cette politique plombée doublée d’égoïsme et dont l’issue est incertaine. Ils veulent rejoindre leur ancien patron Gilchrist Olympio dans sa démarche participative. « Dans ces conditions, je préfère retourner auprès de Gilchrist Olympio pour soutenir sa démarche citoyenne » a laissé entendre André Johnson. Le Togo appartient à tous ses fils et participer à la gestion du pays ne devrait pas être perçu comme un scandale mais plutôt comme une démarche citoyenne. L’actuel président sénégalais Me Abdoulaye Wade, lorsqu’il incarnait le leadership de l’opposition, après la prison acceptait de rentrer dans le gouvernement de l’ancien président Abdou DIOUF qui l’a pourtant embastillé.
 
Le départ d’André Johnson doit amener Jean-Pierre Fabre à élever son niveau politique qui est pour le moment en deçà de zéro. Il y va de sa survie politique.
 
Aliziou Dominique

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