Kofi Yamgnane est de retour à Lomé depuis le samedi 12 mars 2011 .Il participera à la marche de protestation ce jeudi 17 mars contre le projet de loi liberticide du pouvoir en place sur les manifestations publiques.Voici l’interview qu’il a accordé au quotidien privé Liberté
 
Justification de son absence : « J’ai participé avec mes compatriotes aux mouvements de contestation entre le 06 mars et le 08 mai 2010. Jusqu’au jour même de mon départ pour l’Europe, j’étais dans la rue, aux côtés des frères et sœurs togolais, pour exprimer notre colère.
 
Mais les actions nécessaires à la victoire de la liberté ne se limitent pas aux marches, même si elles restent la forme la plus visible de notre détermination à vaincre la dictature »
 
« Pour bâtir notre succès, nous devons naturellement occuper la rue mais aussi défendre nos militants privés de liberté par un appareil judiciaire aux ordres du régime et, enfin faire entendre notre voix auprès des instances politiques internationales. »
 
« (…) Certains effets de mon action sont d’ailleurs connus, puisque le 13 octobre dernier, le député Jean Launay, député socialiste du Lot, interpellait à l’Assemblée nationale française Bernard Kouchner, alors ministre des affaires étrangères, sur la violation des Droits de l’homme au Togo. »
 
« Le ministre a reconnu sans ambiguïté la nature dictatoriale du régime de Faure Gnassingbé ; il a déploré que « l’élémentaire des droits de l’homme » ne soit pas du tout respecté et m’a encouragé à continuer mon combat. »
 
Raison du retour : « Le FRAC dont je suis membre fondateur, est la seule organisation politique unitaire qui fasse front commun contre la dictature. C’est à mes yeux la seule formation possible qui puisse porter l’espoir de notre liberté prochaine. Le mot défection ne fait pas partie de mon vocabulaire… et je reste bien évidemment au FRAC dont la force va devenir grandissante.
 
Dialogue inclusif : « (…)En politique, le dialogue fait partie de l’arsenal des instruments de combat, dans la limite des conditions clairement et consensuellement établies. C’est, c’est loin d’être le cas… Le « dialogue inclusif » est une fiction qui ne sert finalement qu’à masquer les ambitions de ceux qui, toute moralité perdue, cherchent à obtenir une fonction dont ils pourraient se flatter.
 
Cette mascarade poursuit le double objectif de faire taire l’opposition tout en faisant croire à une ouverture, gage de bonne conduite pour la communauté internationale… mais la ficelle est vraiment trop grosse…
 
Par ailleurs, je ne participerai à un gouvernement illégitime dirigé par un despote lui-même illégitime.
 
Actualité togolaise : L’actualité, c’est la tentative liberticide de priver les Togolais de leur droit de manifester. Le projet de loi que j’ai lu avec attention est un mouvement de perversion intellectuelle.
 
Non content d’avoir détourné l’initiative d’organisations non-gouvernementales, qui réclamaient plus de justice et de transparence dans les attributions des autorisations de manifester, le gouvernement a construit un texte, en opposition totale avec l’article 30 de notre Constitution.
 
« Ce projet de loi, dont nous exigeons le retrait, prévoit entre autres de sanctionner par de lourdes amendes et cinq ans de prison les organisateurs de marches si elles étaient perturbées par des incidents, d’ailleurs fomentés par les séides du régime.
 
Le pouvoir cherche donc à se doter d’une arme légale qui dissuade les responsables politiques d de l’opposition d’organiser des manifestations devenues insupportables à Faure Gnassingbé.

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