ANALYSE DU 25 décembre 2011

Il y a un an, Faure Gnassingbé présentant ses vœux à la nation le 31 décembre 2010, appelait à construire « un Togo nouveau, plus uni et plus solidaire ». Sept mois plus tôt, il venait de commettre le deuxième holdup électoral de sa carrière politique présidentielle sous couvert du formalisme juridique qui fait taire les dirigeants occidentaux. Rappelons que l’opposition politique n’a cessé de contester, de manière dynamique et vigoureuse, cette usurpation du pouvoir au moyen de la contre-vérité des urnes rentrée dans l’histoire le 4 mars 2010.
1. FIN DU PRESTIQUE ET DE LA CREDIBILITE DES AGO
Le discours de circonstance, qui portait le filigrane de la rouerie « debbashienne » élevée à quintessence, promettait aux Togolais, à grand renfort de publicité relayée par ses laudateurs patentés, l’émergence d’un Togo nouveau apaisé. Au lendemain du coup de force électoral, Faure Gnassingbé avait auparavant réussi un coup politique, en réalisant le mariage de l’hyène et du caméléon, lorsqu’il associa Gilchrist Olympio et ses amis (AGO), à la gestion périphérique des affaires du Togo. Ce mariage, présenté comme une date historique du pays, devait permettre de justifier une « dynamique de l’ouverture » en politique au Togo.
Toutefois aux yeux de l’histoire, il n’y a pas « photo » entre le nationalisme du père Sylvanus et son fils Gilchrist, dont la priorité première demeure la défense de ses intérêts et celui de ses amis. Ce choc a réveillé la jeunesse togolaise qui ne souhaite plus voir des dinosaures politiques gérer le Togo. Ils sont peu réceptifs aux considérations sociales et humaines du peuple togolais et peinent à servir de voie de passage pour l’amélioration du bien-être de l’ensemble des Togolais. 2011 a donc marqué, en théorie, la fin du prestige et de la crédibilité de Gilchrist Olympio et des amis. Rien ne permet de douter d’un possible ressaisissement compte tenu du personnage. Mais les Togolais et Togolais jugent sur les actes. Il faudra que Gilchrist et les AGO s’investissent plus dans la transparence s’ils veulent reconquérir le cœur des Togolais. A défaut, c’est la disparition annoncée de leur influence politique pacifique.
2. OCCASIONS MANQUEES ET ILLUSIONS PERDUES !
Ainsi, après un premier mandat présidentiel raté pour ce qui est de l’amélioration des conditions de vie des togolais et de leur pouvoir d’achat, force est de constater que malgré une croissance économique (croissance du Produit intérieur brut) annoncée en avril 2011 par le Fonds monétaire international à 4 %, puis ajustée en août 2011 à 4,4 % en 2012, le Togo ne pourra atteindre les 3,5 % en 2012 que difficilement. Compte tenu notamment de la sévérité de la crise de solvabilité et du refus de s’attaquer à l’inégalité dans les pays industrialisés, en particulier aux Etats-Unis, dans l’Union européenne et au Japon.
Malheureusement pour les Togolais, les nouvelles promesses de Faure Gnassingbé auront du mal à être au rendez-vous pour la grande majorité de la population. En référence aux nombreuses analyses que le CVU-Togo-Diaspora a consacrées à la situation du Togo en 2011, le bilan global pour 2011 est décevant et négatif pour le peuple togolais. Faure Gnassingbé a contribué à augmenter le nombre de pauvres et oublié de l’annoncer aux Togolais dans son discours de 2011. Il faut espérer que pour 2012, il prendra en compte le chômage, les inégalités, l’absence de pouvoir d’achat, le refus de laisser les partis de l’alternance et les étudiants s’exprimer, afin de laisser de nouvelles chances à des solutions différentes de la sienne et de son équipe. Quand on a mal géré en démocratie, on le reconnaît et on s’en va. Faure Gnassingbé souffre d’amnésie dès lors qu’il s’agit d’améliorer la vie quotidienne des togolais et soulager leur souffrance individuelle et collective.
Pis encore est le moment ou la Banque mondiale, par la voix de son nouveau représentant résident au Togo, M. Hervé Assah, refusant l’hypocrisie généralisée, a déclaré sans langue de bois, que la gouvernance RPT/AGO a réussi le tour de force de créer 500.000 pauvres de plus, dans un pays où le taux de pauvreté s’élevait déjà à plus de 74 1. Que peut-encore dire le Cvu-Togo-diaspora sur le bilan négatif de Faure Gnassingbé et de son système RPT/AGO ? Rien de plus ! Sinon peut-être, suggérer au Représentant de la Banque mondiale d’adhérer aux revendications des mouvements citoyens, qui militent pour l’avènement de la vérité des urnes et des comptes, au Togo, comme ailleurs au demeurant.
3. GOUVERNANCE DE FAURE GNASSINGBE : CONTRADICTION ENTRE LES DISCOURS ET LES ACTES !
Dans ses vœux de 2010, Faure Gnassingbé avait assommé ses concitoyens avec une avalanche de promesses, dont le contenu était élaboré semble-t-il, plus avec le souci d’enrober le discours d’élégance sémantique que dans l’intention de passer aux actes concrets qu’attendent les Togolais. Tous les observateurs ont du mal à identifier les promesses qui ont été tenues et ont amélioré les conditions d’existence de la population.
Il est intéressant d’analyser quelques passages significatifs du discours et de les illustrer par les actes de gouvernance, afin de relever la « non-cohérence » entre les paroles et les actes.
FG : « La paix des cœurs et la concorde des esprits ».
Lorsque Faure Gnassingbé parle de « La paix des cœurs et la concorde des esprits », il semble ne plus se rappeler que c’est lui qui instruit le Colonel Damehane Yark de la Gendarmerie nationale, lorsque celui-ci – avec ses troupes parfois déguisées en civil et utilisant des véhicules disposant de plaques minéralogiques étrangères – fait charger les étudiants togolais, tant à Kara qu’à Lomé, en tentant de kidnapper le Président du Mouvement pour l’Emancipation de l’Etudiant Togolais (MEET), Adou Séidou et plusieurs de ses camarades. Les revendications des étudiants en décembre 2011 ne sont pas différentes de celles d’août 2011, lorsque le Gouvernement de Faure Gnassingbé s’était engagé à apporter des solutions concrètes. La parole de Faure Gnassingbé n’a pas de corrélation directe avec les actes au point même de diverger. Cette attitude est destinée à tromper les chancelleries occidentales trop soucieuses de garder leur poste et ne pas faire de « vague ».
4. L’ELAN DE SOLIDARITÉ DE FAURE GNASSINGBE EST LIMITÉ A SON RESEAU

Lire ou télécharger la suite du document en cliquant ici

Dr Yves Ekoué AMAÏZO
Coordinateur Général

François FABREGAT
Secrétaire Général

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here